iCloud, le service le plus prisé d’Apple, vient combler ce besoin en offrant 5 Go d’espace gratuit sur ses serveurs. Il suffit d’activer ce service gratuit dans les réglages de votre iPhone, de votre iPad ou de votre iPod.
Ce service est accessible directement sur Internet : c’est ce qu’on appelle l’informatique dans les nuages, ou l’infonuagique (cloud computing en anglais).
Ces 5 Go devraient suffire, car vos fichiers de musique, de films et de photos ne sont pas compris dans cet espace de stockage gratuit. En cas de besoin, vous pouvez cependant acheter de l’espace de stockage supplémentaire.
iCloud vous permet de faire une copie de sauvegarde de votre iPhone. La fonction «localiser mon iPhone» se trouve aussi sur iCloud.
Si par exemple vous commencez la rédaction d’un texte sur votre iPad avec Works, vous pourrez le terminer sur un PC en accédant à www.icloud.com. iCloud autorise même la création d’une adresse courriel avec le suffixe @icloud.com.
Google propose également un service de stockage de type infonuagique pour les appareils Android, tout comme Microsoft pour les appareils Windows.
Soumis au Patriot Act
Tant Apple et Google que Microsoft ont déployé partout aux États-Unis des serveurs de données accessibles sur le «nuage».
Puisque ces trois entreprises sont américaines, leurs serveurs sont soumis au Patriot Act, une loi américaine qui a un impact potentiel sur votre pratique.
Le Patriot Act a été imposé par le gouvernement du président américain George W. Bush, à la suite des événements du 11 septembre 2001.
Cette loi, toujours en vigueur, donne des pouvoirs substantiels au Federal Bureau of Investigation (FBI), à la Central Intelligence Agency (CIA) et à la NSA.
En effet, ces organismes ont le droit d’accéder à tous les serveurs de données situés sur le territoire des États-Unis ou appartenant à des sociétés américaines implantées hors frontières. Ils n’ont aucune autorisation à demander.
Leurs activités de surveillance des serveurs ne peuvent être révélées à qui ce soit, sous prétexte de sécurité nationale.
L’ancien consultant Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie, a cependant levé le voile sur les activités de surveillance électronique de la NSA.
Ses révélations montrent une fois de plus l’étendue des pouvoirs des organismes américains liés à la sécurité nationale.
Tout se sait
En résumé, ces organismes écoutent toutes les conversations cellulaires et espionnent tous les changements effectués sur des bases de données d’origine américaine.
Comment procèdent-ils ? De la même façon que Google !
Ils indexent tout ce qui se passe sur Internet et exécutent des recherches sélectives.
N’oubliez pas que la téléphonie cellulaire est numérique et que les conversations peuvent être facilement transcrites. D’ailleurs, le logiciel Dragon Dictation n’est qu’une pâle version des logiciels exploités par la NSA.
On crée un fichier de tous les mots-clés (noms de personnes, sujets) qui peuvent se rapporter à la sécurité nationale des États-Unis. On recherche des concordances dans les conversations cellulaires et les mises à jour des bases de données sur Internet.
Tâche colossale, direz-vous ? Les ordinateurs de ces organismes sont mille fois plus puissants que ceux utilisés par Google.
Je vous donne un exemple : l’affaire Dominique Strauss-Kahn, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).
Lorsqu’une plainte pour agression sexuelle a été déposée contre lui, la police de New York l’a tout bonnement enregistrée sur ses serveurs Web.
Une concordance politique a-t-elle été signalée par l’ordinateur du FBI ? A-t-elle été transférée à un analyste qui l’a jugée intéressante sur le plan politique pour le gouvernement américain ? Le FBI a-t-il réagi rapidement pour éviter que le dirigeant du FMI ne quitte le sol américain ?
Autant de questions pour lesquelles nous n’aurons jamais de réponses, mais ce scénario est plausible, parce que les Américains possèdent toute la technologie nécessaire pour que l’arrestation se déroule ainsi.
Les États-Unis ont les moyens technologiques de numériser l’écoute électronique, de suivre toute l’activité sur les serveurs et de repérer rapidement ce qui peut être d’intérêt, mais seulement ce qui peut être d’intérêt.
N’est écouté ou lu par un être humain que ce qui est susceptible d’intéresser la sécurité nationale.
Cela dit, n’hésitez surtout pas à activer iCloud, un service pratique et gratuit.
Vos clients ne sont ni des terroristes ni des individus impliqués dans le blanchiment d’argent. Vous n’avez donc rien à craindre du Patriot Act.
En fait, ce que vous stockerez sur iCloud ne sera pas moins confidentiel que ce que vous stockez sur votre iPhone. Du moins, j’ose l’espérer.
laroseg@maisondigilor.ca