M. Therrien a confirmé, mercredi, avoir reçu de nombreuses plaintes au sujet des efforts déployés par l’agence de statistiques pour recueillir des informations détaillées sur les transactions effectuées par les institutions financières canadiennes, des retraits aux guichets automatiques aux paiements par carte de crédit en passant par les soldes des comptes.
L’enquête formelle inclura une vérification des demandes adressées par Statistique Canada aux entreprises de divers secteurs privés pour obtenir des données sur leurs clients et leurs partenaires commerciaux, a-t-il précisé.
Le statisticien en chef du Canada, Anil Arora, a expliqué que les méthodes traditionnelles de collecte de données ne permettent pas de mesurer l’économie du Canada et les changements au sein de la société.
« Plus de 75 % des achats des Canadiens sont effectués en ligne et Statistique Canada doit avoir accès à ces données afin de fournir à tous les Canadiens les statistiques actuelles et de qualité dont ils ont besoin dans des domaines tels que le logement, l’endettement et les effets de la transition vers une économie atypique (gig economy) », a plaidé M. Arora.
Le plus récent rapport de Daniel Therrien à la Chambre des communes, en septembre, mentionnait l’utilisation croissante par Statistique Canada de « sources de données administratives », principalement des informations recueillies par les entreprises au sujet de leurs clients. Un grand nombre de ces entreprises ont communiqué avec le bureau du commissaire à la protection de la vie privée pour s’assurer que ce partage était légitime, indique son rapport.
M. Therrien propose que, dans la mesure du possible, Statistique Canada demande aux entreprises de rayer les noms et les informations permettant d’identifier des individus avant de transmettre des données.
« Afin d’assurer la transparence, nous recommandons à Statistique Canada d’indiquer à la population canadienne comment et pourquoi il intensifie la collecte de données provenant de sources administratives et d’autres sources non traditionnelles », indique le rapport.
M. Arora affirme que le commissaire à la protection de la vie privée a été consulté alors que Statistique Canada planifiait son projet pilote sur les données financières, mais il ajoute avoir demandé à M. Therrien de l’examiner à nouveau.
Statistique Canada peut obliger les entreprises à fournir un large éventail de données.
« Je comprends les préoccupations des Canadiens et je veux les rassurer sur le fait que leurs informations personnelles sont soigneusement protégées et ne sont jamais divulguées publiquement », a insisté M. Arora.