En effet, les exploitants d’Internet font face à un grave dilemme. Si des mesures radicales ne sont pas prises pour enrayer le cyberpiratage, plus personne n’aura confiance en la sécurité du Web.
Par contre, si des mesures radicales sont mises en place, peu de gens voudront sans doute s’accommoder de la nouvelle complexité de la navigation sur Internet.
Graves attaques
Rappelons qu’en août dernier, une attaque informatique de la banque JPMorgan Chase a touché 83 millions de ses comptes clients (76 millions de ménages et 7 millions de PME) aux États-Unis.
Au cours des 12 derniers mois, plus de 100 millions de comptes clients des chaînes Target et Home Depot ont été compromis par des cyberattaques.
Et plus récemment, à la fin de 2014, le piratage hyper médiatisé du site de Sony a forcé la déprogrammation temporaire du film The Interview, une comédie portant sur le dirigeant de la Corée du Nord. Ce pays a été soupçonné d’être à l’origine de la cyberattaque, et en guise de représailles, des cyberpirates ont paralysé le réseau Internet de la Corée du Nord peu après.
Pirates à l’oeuvre
Une cyberattaque est une intrusion dans un système informatique qui vise à le mettre hors fonction, ou à en prendre le contrôle pour le perturber ou en extraire des informations stratégiques.
Lorsqu’un pirate veut rendre inaccessible un système comme Xbox, il génère des millions de requêtes bidon vers les serveurs de cette plateforme de divertissement de Microsoft. Les serveurs, noyés sous le flot de requêtes, sont alors paralysés pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Les pirates profitent souvent d’une cyberattaque pour introduire des chevaux de Troie dans le système attaqué. Ces chevaux de Troie permettront de récupérer les informations sensibles visées.
Les conséquences d’une cyberattaque peuvent être très graves. Imaginez qu’un pirate réussisse à prendre le contrôle du système informatique qui gère le réseau électrique d’un État…
Dans le cas du piratage du site de Sony, il est possible que les pirates aient été aidés par des personnes à l’intérieur de l’entreprise, selon certains spécialistes.
L’attaque, commanditée selon toute vraisemblance par la Corée du Nord, passera à l’histoire comme la plus spectaculaire attaque terroriste sur Internet.
Quand il est possible de pirater et d’exposer les états financiers d’une entreprise, les noms, adresses et numéros d’assurance sociale des employés et d’acteurs célèbres, et de divulguer des centaines de courriels compromettants, il est temps de se poser de sérieuses questions sur la sécurité du Web !
Une solution sûre
Cela dit, la plupart des entreprises utilisent des réseaux privés, nommés intranet, qui protègent de façon très efficace, en principe, leurs données sensibles.
La page d’accueil du site de l’Industrielle Alliance, par exemple (www.inalco.com), présente quatre espaces sécurisés : espace client, espace représentant, espace partenaire et un accès aux régimes d’épargne et de retraite collectifs. L’Industrielle Alliance protège ces espaces au moyen de codes d’accès et de mots de passe.
Ces espaces privés sont virtuellement imperméables aux cyberattaques, car ils sont protégés par des coupe-feux complexes qui peuvent réagir instantanément à une attaque.
Cependant, l’expérience montre qu’en tant que consommateur, nous sommes à la merci du maillon le plus faible du système. En effet, beaucoup d’intrusions trouvent leur point de départ sur de petits serveurs de courriels mal protégés contre les cyberattaques.
Sérieux dilemme
Le but premier d’Internet a été de libéraliser l’accès aux banques d’informations de partout dans le monde. Puis, depuis le début des années 2000, Internet a entraîné le développement d’un immense réseau de commerce électronique.
La cyberpiraterie compromet maintenant l’avenir du commerce électronique.
Il faut assurer la sécurité du Web, mais personne ne veut d’un Internet privé, style intranet, dont l’accès exige une authentification. On parlerait alors d’une autoroute à péage. La beauté d’Internet réside dans le fait que tout le monde peut y circuler librement.
Les cinq prochaines années dicteront l’avenir d’Internet tel que nous le connaissons. Se limitera-t-il à la quête d’informations grâce à des moteurs de recherche tels que Google ? Assisterons-nous à la naissance d’un réseau parallèle privé extrêmement sécurisé ?
Chose certaine, nous devons respecter les règles élémentaires de sécurité d’Internet si nous voulons qu’il continue d’exister tel que nous le connaissons.
laroseg@maisondigilor.ca