«Notre prochain défi, c’est l’Asie, dit M. Bourbonnais en entrevue téléphonique. Un pourcentage assez élevé de nos actifs sont là-bas. C’est loin et c’est compliqué. Avoir une connaissance locale sera un atout.»
L’objectif de la caisse, dont le bureau principal d’affaires est à Montréal, est d’ouvrir un bureau en Asie d’ici la fin de l’année. «On hésite entre deux villes, précise le dirigeant. La décision risque de se prendre entre Singapour et Hong Kong. Il faut trouver la bonne personne pour gérer le bureau. Tout repose sur la sélection. Nous sommes en train de regarder le marché.»
Des antennes à l’étranger
L’ouverture d’un bureau asiatique est donc la prochaine étape de la stratégie internationale déployée par M. Bourbonnais, qui occupe ce poste depuis deux ans. À la fin de l’année 2015, la caisse a ouvert un bureau à New York, dont l’expertise se trouve du côté des créances privées.
Ce mercredi, Investissements PSP inaugure ses nouveaux bureaux à Londres, à deux pas de la Station Victoria et du Buckingham Palace. Son équipe de 28 professionnels se concentrera sur le placement privé, les titres de créances privées, les infrastructures et l’immobilier. «La connaissance locale est très importante lorsqu’on investit dans les placements illiquides, insiste le dirigeant. En choisissant de nous installer à Londres, nous allons avoir une meilleure connaissance locale et par le fait même avoir accès à de meilleures occasions de transactions. De plus, on augmente grandement le bassin de talent que nous pouvons recruter. »
Diversifier vers le placement privé
L’expertise du bureau londonien s’inscrit dans le désir de PSP d’augmenter la pondération de son portefeuille dans les placements illiquides. Cette catégorie inclut les placements qui ne se vendent pas sur les marchés financiers comme l’immobilier, les infrastructures ainsi que les actions et la dette des entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse. Ces placements représentent près de 40% des 125,8 G$ d’actifs sous gestion que gère la caisse. L’autre 60% est investi dans les actifs liquides comme les actions et les titres de revenus fixes. L’objectif est d’arriver à une répartition aux alentours du « moitié-moitié ».
M. Bourbonnais admet que PSP est «un peu à la traîne» des autres caisses en ce qui a trait à sa présence dans les marchés illiquides. Cette catégorie d’actif permettrait d’aller chercher des rendements plus élevés que dans le marché boursier. «La prime de risque est plus élevée pour les placements illiquides et nous voulons en profiter, explique-t-il. Ce marché donne l’occasion de recourir davantage à la dette, ce qui permet d’augmenter les rendements [effet levier, ndlr]. »