Rejoint par Finance et Investissement, le chef des placements Jacques Lussier a expliqué que les 500 à 600 M$ en actif sous gestion d’Ipsol seront placés à la convenance de ses clients existants. « Il est possible que l’on vende nos actifs intellectuels, modèles et outils de gestion de portefeuilles », précise-t-il.
Selon le cofondateur d’Ipsol, la pression exercée par des géants d’actif proposant des stratégies d’investissement similaires à celle d’Ipsol était carrément devenue intenable.
« Le marché de l’approche multi-facteurs est devenu de plus en plus compétitif avec l’arrivée en 2015 de nombreux arrivants, des géants de la gestion d’actif comme Russell et DFA. Les produits sont devenus difficiles à différencier. Il faut être un grand spécialiste pour en apprécier les nuances », signale Jacques Lussier.
Lorsque Ipsol Capital a ouvert les portes en 2014, l’approche multi-facteurs était peu répandue. Les quelques grandes firmes qui en faisaient usage affichaient alors des frais de gestion d’environ 40 points de base.
Aujourd’hui, les frais de gestion relatifs à des stratégies similaires sont passés sous la barre des 20 points de base. Dans le cas de stratégies multi-facteurs de type indicielles, précise Jacques Lussier, les frais ont déjà baissé sous la barre très symbolique des 10 points de base.
« À ces conditions, il est devenu très difficile de rentabiliser une petite firme de gestion de portefeuille comme la nôtre », constate Jacques Lussier.
En 2014, Ipsol pouvait rationnellement envisager atteindre la rentabilité avec 500 ou 600 M$ en actif sous gestion. Aujourd’hui, explique Jacques Lussier, il faut plus de 1 G$ en actif sous gestion étant donné que des frais de gestion de 10 points de base engendrent des revenus de 1 M$. « Il faut payer des salaires à six, sept ou huit personnes, développer des systèmes informatiques, faire de la vente… », rappelle le chef des placements.
Ipsol Capital était dans un engrenage. Il lui fallait croître très rapidement afin d’affronter une concurrence de plus en plus féroce dans un créneau, l’approche multi-facteurs, qui devenait une commodité.
Un article de fond de Finance et Investissement publié en décembre 2017 signalait qu’avec Ipsol Capital, « Jacques Lussier mène sa troisième carrière ». Une quatrième se prépare. Dans un créneau peu touché par la guerre des frais de gestion?