L’International Sustainability Standards Board (ISSB), l’organisme chargé de créer de nouvelles normes de divulgations financières environnementales, s’apprête à nommer de nouveaux administrateurs basés à Montréal et ouvrira son bureau dans la métropole en juillet.

Sa vice-présidente, Sue Lloyd, a discuté des plus récents développements du bureau montréalais de l’organisme international, lors d’un événement sur l’intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) en entreprise organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, lundi. En novembre, l’ISSB avait annoncé qu’elle aurait un chapitre montréalais.

L’ISSB s’établira dans un bureau temporaire en juillet avant de choisir le meilleur endroit pour établir ses installations permanentes dans la métropole « d’ici 12 à 18 mois ».

Le rôle du bureau montréalais reste encore à « finaliser », a dit Sue Lloyd au cours de la présentation virtuelle. Le fait d’avoir des bureaux dans différentes villes, notamment à Francfort en Allemagne, permet de se rapprocher des parties prenantes de chaque région, a-t-elle souligné. « La région des Amériques sera principalement gérée à partir du bureau à Montréal. »

La dirigeante n’était pas encore en mesure de dire combien d’employés seraient embauchés dans le bureau de Montréal. « Nous analysons aussi la possibilité d’avoir des experts qui se pencheront sur des enjeux techniques précis, selon les enjeux réglementaires propres à la région. On essaie de déterminer quels sujets particuliers seraient mieux traités à Montréal plutôt qu’au siège social de Francfort. »

Il n’a pas été possible d’obtenir plus de détails de la part de Sue Lloyd, qui n’était pas disponible pour une entrevue après sa présentation.

Pour la Fondation IFRS, qui chapeaute l’ISSB et qui est l’organisme sans but lucratif qui a créé les normes comptables IFRS, la création de la nouvelle entité représente une expansion importante. La Fondation IFRS devrait voir le nombre de ses employés doubler pour s’établir à environ 300 personnes. « Ce n’est pas énorme pour une organisation internationale, mais pour nous, c’est une expansion importante. »

Les plans de l’ISSB

La création de l’ISSB a été annoncée dans le cadre de la COP26 en novembre dernier. Sa mission est de créer des normes de divulgations financières environnementales qui seraient utilisées pour l’ensemble des entreprises à l’échelle mondiale, espère-t-on.

« On travaille très fort pour essayer de développer des normes internationales pour réduire le risque qu’une société doive faire des choses légèrement différentes dans deux juridictions », dit Sue Lloyd.

Dans le cadre de ses travaux, l’ISSB se questionne également à savoir comment les normes pourraient avoir un impact sur les plus petites entreprises et sur les sociétés dans les pays émergents. « Nous voulons vraiment que ce que nous préparons soit utilisable à travers le monde. »

Les travaux de l’ISSB sont déjà entamés. À la fin mars, l’organisme a dévoilé deux propositions de règles de divulgation: la première pour les normes de développement durable, la deuxième pour les risques climatiques.

Une période de consultation aura lieu jusqu’à la fin juillet. Les commentaires reçus seront par la suite analysés. L’organisme veut terminer la publication des normes d’ici la fin de l’année.

En avril, le président de l’ISSB, Emmanuel Faber, affirmait que les travaux de l’ISSB pourraient marquer la fin de l’écoblanchiment, lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne. « L’écoblanchiment paralyse tout le monde, disait Emmanuel Faber. Parce que les gens qui veulent faire des progrès ne parviennent pas à se démarquer par rapport aux autres et les gens qui ne veulent pas bouger ont une bonne excuse pour ne pas le faire. »