Selon l’Autorité, « André Desarzens aurait fait la promotion de multiples programmes d’investissements » par internet, recrutant « au moins 2500 investisseurs répartis à travers le monde [qui] auraient ainsi investi un montant total de 810 000 $ en 2010 ».

 L’AMF, qui soutient que les investisseurs n’ont pas récupéré leur argent, a déposé deux chefs d’accusation et réclame 1 720 000 $.

Sollicitation par courriel

C’est la promotion par internet de placements aux rendements mirobolants qui a conduit Alain-André Désarzens devant la justice réglementaire.

Il se serait acoquiné avec Warren English, un lavallois dont les offres de placement dans Mega International Business se seraient soldées par des pertes pour les investisseurs.

Le programme d’investissement tel que relaté par l’AMF se rapproche d’un stratagème pyramidal.

« Warren English envoyait des courriels signés Warren pour proposer à des investisseurs de participer au Mega Pension Plan; celui-ci était présenté comme un simple plan de pension renversé administré par des consultants d’affaires, bancaires et juridiques chevronnés, qui n’ont d’ailleurs jamais été identifiés. On invitait ces investisseurs à payer des frais administratifs, une position ou un contrat d’une valeur de 50 $.

« L’achat d’une position devait permettre à chaque investisseur de recevoir en contrepartie le paiement d’une prestation de retraite de 80 000 $. Le paiement de 50 $ couvrait toutes les dépenses nécessaires pour maintenir ce régime. Les participants à ce régime n’avaient rien d’autre à faire.

« Mais on les invitait aussi à diriger d’autres investisseurs intéressés vers ce site, ce qui devait entraîner un paiement de 6 000 $ destiné à les en récompenser ».

Alain-André Désarzens se serait inspiré de ces pratiques pour mettre en oeuvre son propre programme.

Dans une ordonnance de blocage prononcée à l’endroit d’Alain-André Désarzens en 2011, l’AMF plaidait que « Alain André Desarzens, intimé, a exercé des activités semblables en expédiant à des investisseurs potentiels des courriels à partir des adresses alainandre@cgocable.ca et alainandre6662@gmail.com. Il y fait la promotion de produits d’investissement nécessitant un débours modeste (10 $ à 300 $) et devant rapporter des gains substantiels (1 000 $ à 90 000 $).

« Alain André Desarzens fait la promotion d’un produit dénommé Cherryshares et réfère au site Internet www.myleads.8k.com, invitant les intéressés à payer par l’intermédiaire d’Alertpay ou d’autres sites ».

Des transferts d’argent ont eu lieu entre Warren English et Alain-André Desarzens, dont le programme Cherryshares est similaire au Mega Pension Plan d’English.

Un stratagème semblable avait d’ailleurs valu à l’intimé les remontrances de la Commission des valeurs de la Pennsylvanie en 1999. « De plus, la Pennsylvania Securities Commission a prononcé le 12 mai 1999 des décisions d’interdiction d’opérations sur valeurs à l’encontre d’Alain André Desarzens […] fondée sur la sollicitation auprès de citoyens de cet état » de valeurs mobilières sans détenir les autorisations pour le faire, relate l’AMF devant le Bureau de décision et de révision en 2011.

Interrogé par Radio-Canada à Rimouski vendredi dernier, Alain-André Désarzens affirme avoir été lui-même floué par les instigateurs du programme d’investissement dont il faisait la promotion.

« Jamais je n’ai voulu voler le monde. J’ai 90 jours pour m’opposer à l’impôt. Je conteste définitivement, là », rapporte Radio-Canada, à qui André Désarzens a affirmé avoir 3 M$ aux investisseurs, un montant dont l’AMF dit n’avoir aucune trace.