Les baisses de taux de la Banque du Canada entraîneront une diminution du coût des dépôts, mais cela ne profitera pas aux marges d’intérêt nettes des banques à court terme, selon Morningstar DBRS.
Dans un rapport publié le 27 septembre, l’agence de notation indique que le cycle de hausse des taux, qui a augmenté les coûts de financement des banques, a entraîné un resserrement des marges pour les principaux preneurs de dépôts, à savoir les six grandes banques canadiennes et le Mouvement Desjardins.
Plus précisément, la marge nette d’intérêt moyenne a diminué de quatre points de base au cours de l’exercice 2023, pour atteindre 1,79 %, car les coûts de dépôt plus élevés ont plus que compensé les rendements plus élevés des actifs, a indiqué l’agence de notation.
Cependant, le récent changement de cap de la banque centrale ne signifie pas un retour rapide à des marges plus saines, prévient le rapport.
Alors que la baisse des taux « devrait contribuer à réduire la pression sur les coûts de financement », DBRS Morningstar ne s’attend pas à ce que « la première vague de réduction des taux d’intérêt ait immédiatement un effet significatif sur les coûts des dépôts, étant donné que la plupart des déposants à terme fixe resteront bloqués à des taux d’intérêt plus élevés pendant un certain temps ».
En outre, même si la baisse des taux d’intérêt devrait entraîner une augmentation des prêts, DBRS Morningstar souligne que « les prêts sont généralement réévalués plus rapidement que les dépôts, ce qui pourrait exercer une certaine pression à la baisse sur l’expansion [des marges] à court terme ».
DBRS Morningstar prévoit donc que les marges se stabiliseront au cours de l’exercice 2025 et qu’elles augmenteront progressivement à moyen terme. L’agence de notation s’attend à ce que les prêts « soient probablement réévalués à des taux d’intérêt encore plus élevés », soulignant les prêts hypothécaires résidentiels en particulier, « dont beaucoup ont été accordés à des taux d’intérêt bas ».