L’institution financière se sépare aussi de 39 cadres. Le plus haut gradé à perdre son emploi est le vice-président, Réseau mobile de financement hypothécaire, Yvon Dufresne. Il a été congédié le 1er octobre. Le lendemain, la Banque Laurentienne a convoqué les 35 autres employés de ce département pour leur annoncer que leur poste était aboli.
Puis mardi, 8 octobre, 34 cadres et 21 employés syndiqués ont également appris qu’ils perdaient leur travail. «La restructuration s’est faite dans le cadre d’une réflexion stratégique sur deux de nos secteurs: les services aux entreprises et les services aux particuliers. On a revu l’ensemble de l’offre aux clients dans ces deux secteurs-là», dit Gladys Caron, vice-présidente aux affaires publiques à la Banque Laurentienne.
Questionnée sur la possibilité de pertes d’emplois supplémentaires dans les prochaines semaines, la porte-parole assure que la Banque ne prévoit pas faire de «coupes massives», mais que l’objectif de l’entreprise «est définitivement [sic] d’être le plus efficace possible».
Réseau mobile aboli
Les employés du réseau mobile de vendeurs d’hypothèques, complètement aboli, se rendaient directement chez les clients pour leur vendre les produits de la Banque Laurentienne. L’institution financière a décidé de concentrer ses activités de prêts immobiliers dans son réseau de succursales, ses relations avec les courtiers hypothécaires et les financements liés aux projets en construction. «La rentabilité du réseau mobile ne permettait pas de continuer à l’exploiter», dit Gladys Caron.
Selon des employés du réseau ayant perdu leurs postes, l’annonce des coupes d’emplois lors de la réunion du 2 octobre fut une rude épreuve. «Des gens se sont effondrés sur la table», raconte un ancien vendeur d’hypothèques au chômage, qui refuse d’être identifié pour ne pas nuire à ses recherches d’emploi.
Les employés concernés avaient reçu la veille un courriel pour les convoquer à une réunion obligatoire au bureau chef, à 9h. «On savait qu’il y aurait une restructuration… Mais la direction a annoncé qu’elle fermait le département de démarcheurs mobiles», dit notre source.
Certains employés risquent d’avoir du mal à trouver un emploi ailleurs, selon le vendeur d’hypothèques que nous avons contacté. «Il y a une dame qui travaillait à la Banque depuis 27 ans ; je ne sais pas ce qu’elle va faire, dit-il. Un autre a travaillé 36 ans avec eux. Il s’est fait virer comme un voleur.»
Un autre ancien employé, qui veut lui aussi rester anonyme pour ne pas effrayer son futur employeur, croit que ces congédiements sont «empreints d’amateurisme». «Je suis surpris. C’est une décision anarchique, prise à l’improviste.»
«Les congédiements ne sont jamais faciles, ni pour les employés, ni pour ceux qui les annoncent», dit Gladys Caron. Elle souligne que la Banque paye au moins quatre semaines de salaire à tous les employés congédiés, en plus de clauses de séparation variables selon les personnes, en fonction des contrats de travail.
La Laurentienne est la seule banque canadienne dont les employés sont couverts par une convention collective. François Leduc, président du local 434 du Syndicat des employés professionnels de bureau (SEPB), affilié à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), n’a pas rappelé Les Affaires.
Selon nos informations, aucun des représentants du syndicat n’était présent à la réunion du 2 octobre où les employés du réseau de vendeurs hypothécaires mobiles ont appris qu’ils perdaient leur emploi.