Le projet de restructuration annoncé par la Banque Laurentienne, qui prévoit la fusion de 50 succursales et l’abolition de 300 postes, s’inscrit en effet dans un environnement qui conjugue de plus en plus les nouvelles technologies et les changements démographiques.
« La Banque Laurentienne suit simplement les pas des autres institutions financières qui doivent s’ajuster à un monde en changement. La technologie est de plus en plus sécuritaire et les jeunes font leurs transactions en mode virtuelle », fait valoir Gabriel Dechaine, analyste chez Canaccord Genuity.
L’analyste du secteur bancaire ne prévoit pas pour autant la fin des succursales, mais plutôt leur transformation en un lieu qui offrira davantage de conseils et une nouvelle expérience client. « Dans les pays scandinaves, certaines succursales n’ont même pas d’encaisse. Elles se présentent comme une plaque-tournante, un lieu où on vient discuter avec des conseillers et faire des transactions virtuelles sur des tablettes électroniques mises à la disposition de la clientèle », note M. Dechaine.
La Banque Laurentienne justifie sa décision par sa volonté d’évoluer au même rythme que les besoins de ses clients dont les habitudes transactionnelles changent. Ces modifications de comportement se traduisent par une réduction des visites en succursale, une réalité qui touche d’ailleurs la majorité de l’industrie, constate l’institution financière.
« Nous souhaitons être reconnus pour la compétence de nos conseillers et nos directeurs de compte, pour la facilité de transiger avec nous, pour une gamme de produits simplifiée et pour une offre de services transactionnels automatisés », a déclaré François Desjardins président et chef de la direction de la Banque Laurentienne du Canada.
La Banque souhaite même implanter un modèle de succursale offrant principalement des services-conseils en éliminant les services transactionnels bancaires. Le projet pilote, qui devait prendre forme le 1er janvier 2017, a toutefois été bloqué par les syndiqués qui ont obtenu une ordonnance provisoire du Conseil canadien des relations industrielles.
Entretemps, le déploiement des services conseils de la Banque Laurentienne passe aussi par les activités de sa filiale B2B Banque et du courtier de plein exercice Valeurs mobilières Banque Laurentienne et Marchés des capitaux. Ces deux entités ne sont d’ailleurs pas touchées par les mesures de restructuration annoncées cette semaine.
B2B et son réseau de courtiers et de conseillers indépendants prévoit d’ailleurs atteindre un portefeuille de 9 milliards $ de prêts hypothécaires d’ici 2019, ce qui représenterait une croissance de plus de 50 %.