Les actions canadiennes resteront probablement le placement le plus sûr pour les investisseurs au cours du deuxième semestre de 2022, les ressources naturelles offrant une protection contre l’inflation, selon un rapport de la Banque Nationale.
L’indice composé S&P/TSX a enregistré une performance relativement forte au cours d’un semestre brutal pour les investisseurs. La baisse maximale sur un an des actions canadiennes était de 14,8 % au 7 juillet, contre 32 % pour le Nasdaq et 23,4 % pour l’indice MSCI Europe, selon le rapport. L’indice obligataire universel FTSE Canada est en baisse de plus de 12 % pour l’année.
« La question importante est maintenant de savoir où nous allons à partir de maintenant, et quel type d’investissements il faut envisager pour les différents environnements de marché possibles à l’avenir », demande le rapport.
Les auteurs ont examiné des scénarios de base, haussiers et baissiers, et ont établi des « stratégies de survie post-pandémie » et des fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens pour chacun d’eux.
Dans le scénario de base « flirt avec la stagflation », les auteurs recommandent les actions canadiennes. Dans ce scénario, les banques centrales continueront à lutter contre l’inflation et la croissance ralentira, mais une récession est évitée.
La performance des marchés boursiers des années 1970 et 1980 montre que les actions canadiennes surpassent les actions américaines en période de stagflation, selon le rapport.
« Cela s’explique par le fait que notre marché boursier présente des valorisations plus faibles et une forte exposition aux ressources naturelles, ce qui en fait une couverture naturelle contre l’inflation », indique le rapport.
Sur une base sectorielle, les produits qui investissent dans l’énergie, l’or, les mines et les produits industriels ont tendance à surperformer dans cet environnement, selon le rapport. Les produits factoriels axés sur la qualité et les dividendes américains sont également recommandés.
La volatilité devant rester élevée, le rapport indique que les stratégies neutres par rapport au marché pourraient également continuer à surperformer les marchés.
Scénario baissier : Récession
Si la Réserve fédérale américaine ne parvient pas à ralentir l’inflation et à revoir à la baisse ses intentions de relèvement des taux d’ici la fin de l’année, la politique monétaire risque de passer en territoire restrictif et de déclencher une récession, selon le rapport.
Dans un tel scénario, les investisseurs pourraient s’intéresser aux stratégies qui ont donné de bons résultats pendant le bref marché baissier au début de la pandémie en mars 2020. Ces stratégies comprennent la faible volatilité, le marché neutre, l’or, les obligations d’État à long terme, le dollar américain et les portefeuilles conservateurs à guichet unique, selon le rapport.
Au sein des actions, des secteurs tels que les biens de consommation de base et les services publics seraient probablement plus sûrs.
Scénario haussier : Pro-croissance
Il s’agit du scénario le moins probable, les auteurs qualifiant d’« inévitable » un ralentissement de la croissance.
Les investisseurs optimistes qui pensent que la liquidation était exagérée ou qu’un environnement favorable à la croissance est sur le point de revenir ont cependant des options. Les valeurs technologiques durement touchées aux États-Unis et au Canada pourraient offrir le plus grand rebond, selon le rapport. Les obligations des marchés émergents pourraient également se redresser si la primauté du dollar américain est remise en question.