La semaine dernière, la Commission des finances publiques entendait donc Michael Sabia, grand patron de la Caisse, expliquer l’approche de la Caisse en terme de gestion des risques et d’investissements dans le tissu industriel québécois.
Les investissements dans des actifs québécois se chiffraient au 31 décembre 2011 à 41,2 G$, soit 22,5 % des 180 G$ qui constituent l’actif total de la Caisse. Des quatre catégories d’actifs décrites par la Caisse, ce sont les obligations émises au Québec, que la Caisse détient à hauteur de 25,7 G$, qui remportent la part du lion, constituant un peu plus de la moitié de ses investissements en sol québécois.
Les investissements dans l’immobilier ont augmenté de 800 M$, pour s’établir à 7,6 G$, tandis que 600 M$ supplémentaires étaient injectés dans des titres de sociétés publiques québécoises, révèlent les documents soumis par la Caisse à l’Assemblée nationale.
Cependant, Michael Sabia a affirmé que « après l’annonce de nos résultats, vous allez voir […] une augmentation intéressante en ce qui concerne le niveau de notre participation et de notre présence ici, au Québec », ajoutant que « nous sommes fiers de cette augmentation ».
La Caisse a également dévoilé le rendement de plusieurs indicateurs de sa performance, et ce, pendant une décennie.
La Caisse
On constate ainsi que depuis 2003, les frais de gestion des actifs de quelque 159 G$ sont passés de 0,24 % en 2003 à 0,18 % en 2011. Les documents déposés par la Caisse font état de frais de gestion de son actif en points centésimaux – définis comme le montant, en cents, qui constitue la charge d’exploitation par tranche de 100 $ d’actif.
En montants absolus, les charges d’exploitation oscillent bon an, mal, entre 250 et 270 M$ dans les cinq dernières années. C’est donc l’augmentation des actifs qui permet de diminuer les frais de gestion.
En 2002, les charges d’exploitation de 196 M$ se sont traduites par des frais de gestion de 0,24 % pour les portefeuilles de la Caisse.
Salaires
Les émoluments des salariés de la Caisse sont en constante croissance depuis 2003, peut-on lire dans les documents soumis par la Caisse. Ainsi, la masse salariale croît de 4,5 % par année en moyenne de 2003 à 2012, pour s’établir au 31 décembre 2012 à 80 M$. Les salaires ont cependant effectué une plongée en 2009, alors que les 64 M$ versés en 2009 étaient inférieurs de 16 M$ à ce qui était versé en 2008.
Dans la foulée du gel du Papier commercial, le rendement de la Caisse avait été de -25 % en 2008, pour remonter à 10 % en 2009.
Pour l’essentiel, les salaires versés récemment sont revenus au même niveau que ceux versés en 2008, alors que la masse salariale était de 80,7 M$.
Pour la période allant du premier janvier 2003 au 31 décembre 2012, les avantages sociaux croissent de 3,5 % par année, pour un total de 17,7 M$ en 2012.
Les primes, qui augmentent de 4,3 % par année, totalisaient 31,4 M$ en 2011 -les données de 2012 n’avaient pas encore été compilées, les rendements totaux n’étant toujours pas connus la semaine dernière.
Emplois
Pendant toute la période citée précédemment, la croissance du nombre d’emplois a été de 1,5 % par année.
Fait à noter, les années se suivent et ne se ressemblent pas à la Caisse : alors que 135 personnes en moyenne quittaient la Caisse chaque année entre 2007 et 2009, cette moyenne chutait à 88 pour la période allant de 2010 à 212.
Le nombre total de départs a été de 80 en 2012, l’année où ce nombre est le plus bas. Le record, en 2007, a été de 151 départs. Plus d’une cinquantaine de départs par année sont volontaires, tandis qu’à une dizaine sont des départs à la retraite. Les autres sont des départs involontaires.
La Caisse fait également étant d’une explosion des frais de recrutement : avec 1,9 M$, ils ont plus que doublé en 2012 par rapport à 2011. Sauf pour les années 2009 (1,5 M$) et 2010 (2 M$), le recrutement oscille aux alentours de 900 M$ par année depuis 2003.
Se disant aux prises avec la compilation des résultats annuels, et parce que nos questions « touchent plusieurs départements et mobilisent plusieurs équipes », la Caisse n’a toujours pas répondu, au moment de la publication, à nos questions concernant le contexte des données énoncées plus haut.
En conclusion à son témoignage, Michael Sabia dit que « nous avons simplifié nos stratégies d’investissement de façon très importante et nous avons débarrassé je ne sais pas combien de milliards de dollars de produits financiers très, très sophistiqués, très complexes, et donc des instruments qui, disons, n’étaient pas, peut-être, parfaitement alignés à l’environnement actuel et qui n’étaient pas capables de résister à la tempête de 2007, et 2008, et 2009.
« Donc, nous avons simplifié des choses de façon très importante, et donc maintenant notre utilisation de ces produits, ce n’est pas marginal, mais c’est plus ou moins marginal. Donc, ça, c’est une chose, et un principe de base de notre stratégie, c’est de faire des choses de façon assez simple que possible. »