Un homme d'affaires rangeant des papiers dans une mallette posée sur une table sur laquelle se trouve également un marteau de justice.
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La Cour suprême du Canada (CSC) a décidé de ne pas entendre un nouvel appel d’une décision qui ordonnait à la compagnie d’assurance Ivari de payer une police d’assurance-vie de 1,3 million de dollars (M$).

Dans cette affaire, Ivari a refusé une demande de prestation de décès de la part d’une femme qui avait décidé de transformer la police d’assurance-vie temporaire de son ex-mari en une police d’assurance-vie universelle, mais qui a ensuite annulé le changement pendant la période d’annulation de dix jours de la police, après le décès inattendu de son mari. Elle a également cherché à percevoir les sommes versées au titre de la police d’origine.

Le passage à une police d’assurance-vie universelle aurait réduit les primes, mais le capital décès aurait été ramené à 400 000 $.

La Cour suprême a déclaré que l’assureur avait rejeté la demande, « arguant que le délai de résiliation avait expiré lorsque [l’assuré] était décédé et que l’annulation de la police d’assurance-vie universelle ne redonnait pas vie à la police d’origine ».

Cependant, une décision rendue en 2022 par la Cour du Banc du Roi de l’Alberta a donné raison à la bénéficiaire, estimant qu’elle avait le droit d’annuler sa décision de transformer la police en une police vie universelle après le décès de son mari. Cette décision indique également que l’annulation a réactivé la couverture initiale, lui donnant droit au paiement de 1,3 M$ plus les intérêts.

En appel, Ivari a fait valoir que la clause d’annulation ne devait pas être interprétée littéralement et qu’« il serait incompatible avec l’objectif général de l’assurance-vie » de lui permettre de changer de couverture après le décès de son mari et que sa durée de vie n’était plus incertaine.

« Ainsi, [ivari] soutient que le décès de l’assuré doit mettre fin au droit d’annuler la police dans les dix jours suivant son émission », a noté la Cour d’appel de l’Alberta.

La cour d’appel a rejeté cet argument et confirmé la décision du tribunal inférieur. « Nous sommes d’accord avec la conclusion du juge de première instance selon laquelle l’intimé avait le droit d’exercer la clause d’annulation de dix jours pour annuler la police transformée et réclamer les prestations au titre de la police temporaire », a-t-il déclaré.

L’assureur a alors demandé l’autorisation d’interjeter appel de la décision devant la Cour suprême, et l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) a demandé le statut d’intervenant dans l’affaire.

Cependant, la Cour suprême a rejeté à la fois la demande d’intervention de l’ACCAP et la demande d’autorisation d’appel de l’assureur.