« C’est une annonce vraiment importante, qui signifie que les pays pauvres n’ont pas besoin de s’inquiéter de faire face à leurs échéances au cours des 12 prochains mois », a commenté Mohammed al-Jadaan, le ministre des Finances saoudien lors d’une conférence de presse virtuelle suivant une réunion du G20.
Ce moratoire décidé par les Banques centrales des vingt plus riches économies du monde libérera 20 milliards de dollars (G$) de liquidités pour aider à combattre la pandémie dans ces pays, rapporte le journal Les Affaires.
« C’est une initiative puissante (…) qui contribuera beaucoup à protéger la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes les plus vulnérables », ont réagi dans un communiqué commun Kristalina Georgieva et David Malpass, respectivement directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) et président de la Banque mondiale.
Le ministre allemand félicite cet « acte de solidarité internationale de portée historique ».
« Nous laissons ainsi aux pays concernés de grandes marges de manœuvre financières pour investir dans la protection sanitaire de leurs populations, immédiatement et sans examen chronophage au cas par cas », a-t-il ajouté.
Les pays du G20 se sont ainsi mis d’accord sur une approche coordonnée et un échéancier spécifiant les caractéristiques de cette initiative. Ils ont également prié les créanciers privés de suivre leur exemple.
« Nous sommes déterminés à ne ménager aucun effort pour protéger les vies humaines », a souligné Mohammed al-Jadaan, en soulignant qu’il est important de continuer d’amplifier leurs efforts.
Rappelons que récemment la barre des deux millions de cas de coronavirus dans le monde a été franchie. Le FMI prévoit que la récession économique provoquée par cette pandémie sera la plus grave depuis la Grande Dépression des années 30. Le PIB devrait ainsi se contracter de 3 %, et même plus si la pandémie n’est pas arrêtée à la fin juin et si les mesures de confinement se poursuivent un deuxième semestre.
Selon l’économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, le confinement coûtera 9 000 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2020 et 2021.
Pour toutes ces raisons, il semble logique que le G20 décide d’aider les pays les plus endettés, surtout que plusieurs chefs d’État européens et africains avaient déjà appelé à un allègement de la dette.
« En ces temps exceptionnels, nous avons besoin d’action exceptionnelle », a martelé Kristalina Georgieva, au cours d’une conférence de presse virtuelle.