La fintech PingPong vient d’obtenir une licence de monnaie électronique au Luxembourg, après avoir été agréée en tant qu’établissement de monnaie électronique (EME) par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF).
La fintech, qui possède des bureaux à Hangzhou, Hong Kong, au Japon, mais aussi à New York et San Francisco, est devenue officiellement une licorne en mars dernier avec une valorisation de 1,5 milliard de dollars. Elle avait déposé sa demande de licence quelques mois avant cela, soit en décembre 2019.
Avec son autorisation en poche, PingPong compte notamment élargir son offre de service. Cette firme spécialisée dans les transactions transfrontalières transparentes est déjà présente dans 14 marchés différents et espère accéder à d’autres. Cette licence lui permettra également de fournir un portefeuille électronique sécurisé et d’accéder à une foule de nouveaux services.
« Nous sommes extrêmement fiers d’annoncer l’obtention d’une licence EME au Luxembourg, un centre mondialement reconnu du secteur fintech et un pionnier du marché de l’UE. En plus de renforcer nos services existants, qui sont capables de soutenir les clients sur divers marchés comme Amazon, eBay et Walmart, la licence nous donne la flexibilité d’étendre notre modèle d’affaires au-delà des plateformes de commerce électronique. De plus, elle témoigne de notre croissance mondiale et s’ajoute aux nombreuses licences que nous détenons dans le monde entier, jetant les bases pour l’établissement de bien d’autres portefeuilles électroniques », commente Ning Wang, cofondateur et directeur commercial de PingPong.
La monnaie numérique, un enjeu de taille
En parlant de monnaie numérique, difficile de ne pas penser au Libra, la monnaie créée par Facebook qui devait être lancée en 2020. Le projet a été freiné par l’accueil pour le moins réservé des régulateurs. Pour cette raison, Facebook annonçait en août 2019 qu’il était possible que le lancement de sa monnaie soit repoussé voire même annulé.
Plus récemment, le Financial Times annonçait que Libra devrait sortir en janvier. Toutefois, certains changements ont été apportés au projet et Libra devrait s’apparenter davantage à un stablecoin, soit une monnaie virtuelle moins volatile que le bitcoin, par exemple. Sa valeur sera soutenue par le dollar américain, apprend-on.
Après Facebook, c’était au tour des banques centrales de parler de monnaie numérique. Ces dernières annonçaient en février vouloir lancer leur propre monnaie pour se préparer à l’éventualité où les cryptomonnaies détrôneraient l’argent liquide.
Timothy Lane, un sous-gouverneur de la banque centrale du Canada (BdC), affirmait qu’en lançant leur propre monnaie numérique, la BdC éviterait la domination par une monnaie lancée par une grande entreprise qui pourrait menacer la vie privée des citoyens tout en portant atteinte à la « souveraineté monétaire du Canada ».
Toutefois, un tel projet ne se fait pas en un jour et pendant que les banques tardent à s’adapter au numérique, les services de paiement transfrontaliers mobiles, comme ce que propose PingPong, ont vu leur popularité exploser au cours des dernières années.
L’Europe a ainsi enregistré une croissance de plus de 500 % selon Silicon Canals. Les fintechs comme PingPong en ont profité pour s’implanter sur différents marchés et leurs ventes pourraient atteindre une valeur record de 3,914 billions de dollars cette année, selon les chiffres de emarketer.
« Avec le dynamisme que lui insuffle la pandémie, le commerce électronique devient une force dominante dans le secteur de la vente au détail et un catalyseur de la mondialisation. Cette licence EME nous permettra de diversifier notre offre et de fournir un soutien aux clients qui diffère de celui du système bancaire traditionnel. En ce faisant, elle consolide notre capacité de calibre mondiale en paiements transfrontaliers et nous positionne en tant que banque de l’avenir du commerce électronique », conclut Ning Wang.