La Banque Laurentienne se met en vente. Elle lance un processus de révision stratégique qui pourrait aboutir à la vente de la banque régionale.
L’institution financière, officiellement basée à Montréal, mais dirigée à partir de Toronto, en a fait l’annonce dans un communiqué, mardi après la fermeture des marchés. « La Banque ne compte pas communiquer d’autres informations à ce sujet avant que la revue soit terminée. »
La Banque Laurentienne aurait mené des pourparlers avec plusieurs prétendants depuis la fin juin, selon quatre sources citées par le Globe and Mail.
La présidente et cheffe de la direction, Rania Llewellyn, avait lancé un nouveau plan stratégique à la fin de l’année 2021 pour donner un deuxième souffle à une banque en perte de vitesse après l’échec du plan de transformation de sept ans adopté par son prédécesseur, François Desjardins, en 2015.
Dans une industrie bancaire dominée par les grandes institutions financières, la taille de la Laurentienne représentait un frein, car les investissements technologiques sont souvent aussi importants que pour une grande institution, mais ils sont répartis sur un plus petit bassin de clientèle.
La banque a affiché des progrès sous la gouverne de Rania Llewellyn. La dirigeante soulignait que l’institution était en avance sur son plan stratégique, lors d’une entrevue en avril.
La banque a une application mobile, ses processus sont plus rapides et le taux de satisfaction de la clientèle et des employés est à la hausse. Ces progrès se reflètent également dans les résultats financiers. Le bénéfice par action a augmenté de 14 % en 2022, comparativement à une croissance visée initialement de 5 %.
Des vents défavorables soufflent toutefois sur l’industrie financière dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et d’incertitude économique. En juin, la banque avait dévoilé que son bénéfice net avait reculé de 17 %, tout de même moins que ne le craignaient les analystes financiers. Elle a aussi annoncé une rationalisation de ses activités de marchés des capitaux.
D’autres mises à pied ont été annoncées dernièrement, notamment au Mouvement Desjardins et à la Banque de Montréal.
Fondée à Montréal en 1846, la Banque Laurentienne compte près de 3000 employés et avait une valeur boursière d’environ 1,5 milliard de dollars (G$), avant que le processus de révisions stratégique soit annoncé.
La dernière transaction d’envergure dans le secteur bancaire canadien remonte à novembre 2022 tandis que la Banque RBC a annoncé ses intentions d’acquérir les activités canadiennes de la HSBC pour 13,5 G$. La transaction n’a toujours pas obtenu le feu vert des autorités réglementaires. Le fédéral a d’ailleurs annoncé mardi qu’il prolongeait son processus de consultation jusqu’au 21 juillet.