De nombreux Canadiens ont retardé leur départ à la retraite et ont conservé leur emploi pendant la pandémie, alors qu’autrement ils auraient pu démissionner. Maintenant, avec le recul du virus, on s’attend à ce que les départs à la retraite et les démissions augmentent, ce qui exacerbera les pénuries de main-d’œuvre, indiquent les Services économiques RBC dans un nouveau rapport.
Selon le rapport, les départs à la retraite ont diminué de 20 % pendant la pandémie et le nombre de personnes qui ont quitté leur emploi pour cause d’insatisfaction a chuté d’environ 40 %, car les gens ont choisi de surmonter l’incertitude.
Aujourd’hui, toutefois, ces tendances devraient revenir à des niveaux plus normaux.
RBC a dit s’attendre à ce que les départs à la retraite qui ont été retardés par la pandémie augmentent au cours du deuxième semestre de 2021, avec environ 125 000 travailleurs qui devraient prendre leur retraite, ce qui correspond de nouveau aux tendances à long terme.
« Une poussée des départs à la retraite aggravera le taux de participation à la population active du Canada, qui est déjà en baisse », selon les experts de l’institution qui notent que ce taux reste à des niveaux jamais vus depuis le milieu des années 1990.
En outre, les travailleurs mécontents sont de plus en plus nombreux à quitter leur emploi. « Les gens sont de nouveau disposés à démissionner s’ils ne sont pas satisfaits de leur poste actuel, ce qui constitue l’un des signes les plus clairs du raffermissement de la confiance dans la reprise du marché du travail », indique le rapport.
Cette augmentation du roulement du personnel, combinée à la hausse de la demande de travailleurs dans les secteurs touchés par la pandémie, devrait intensifier les pénuries de main-d’œuvre post-pandémie tout au long de l’été et à l’automne, « en particulier chez les travailleurs qualifiés », selon RBC.
L’aggravation des pénuries pourrait renforcer le pouvoir de négociation des travailleurs pour obtenir des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail, affirme le rapport.
En même temps, la nécessité d’exploiter des sources nouvelles et sous-utilisées de croissance de la main-d’œuvre s’intensifiera, selon RBC. Les sources potentielles de travailleurs nouveaux ou mieux employés comprennent les immigrants, les femmes et les minorités visibles, selon le rapport.
« Toutefois, ces sources n’apporteront pas un grand soulagement à court terme, peut-on y lire. S’assurer que les femmes et les minorités visibles puissent participer à leur potentiel nécessitera de nouvelles stratégies et plus de temps. »