Cette somme ne pourra pas toujours croître de 40 % d’une année à l’autre, comme cela a été le cas en 2017, a prévenu lundi le président et chef de la direction de la coopérative, Guy Cormier, qui a affirmé que la hausse des ristournes devrait suivre celle de l’excédent.
« Est-ce que l’on souhaite que le montant progresse vers les 250 M$ ou 300 M$ dépendamment de la performance? La réponse est oui », a-t-il dit au cours d’une conférence téléphonique.
M. Cormier commentait les résultats de l’exercice 2017, pour lequel les excédents avant ristournes ont été de 2,15 G$, en hausse de 21 %, grâce entre autres à un gain net de 249 M$ réalisé sur la vente de Western Financial Group et de Western Life Assurance Company à une division de l’assureur Wawanesa pour 775 M$ l’an dernier.
Il faut remonter à 2014 pour voir la ristourne franchir la barre des 200 M$. Quelque 217 M$ avaient alors été distribués aux membres de Desjardins.
Depuis la crise financière de 2008, Desjardins, qui ne peut émettre d’actions pour lever du capital, avait choisi de réduire les montants des ristournes retournées aux membres pour répondre aux nouvelles exigences règlementaires en matière de capitalisation.
Au terme du dernier congrès qui s’est déroulé à l’automne, Desjardins a décidé de calculer la ristourne en tenant compte de davantage de produits que les prêts, placements ou dépôts à terme de ses membres.
« Ils ont aussi des produits d’assurance automobile, des cartes de crédit et des assurances pour la maison (…) et cette portion des produits n’était pas couverte par la ristourne, a affirmé M. Cormier. Je n’ai pas tous les paramètres. »
Réflexion d’assureur
Si Desjardins tourne la page sur une « excellente année », M. Cormier n’a pas caché que le secteur de l’assurance de dommages avait été affecté par une hausse de la sinistralité provoquée par les inondations du printemps dernier au Québec et les réclamations des conducteurs automobiles.
En excluant un gain exceptionnel de 241 M$ réalisé l’an dernier, l’excédent du secteur de l’assurance de dommages a plongé de 28 %, s’établissant à 237 M$.
Desjardins dit avoir noté une hausse du nombre d’accidents, notamment parce que les conducteurs sont plus distraits, et des factures de réclamations plus salées puisque les réparations de véhicules sont de plus en plus dispendieuses.
« Il y a la question des téléphones intelligents, mais les véhicules sont également équipés d’un paquet de gadgets et d’écrans supplémentaires, a noté M. Cormier. Il y a beaucoup de choses qui se produisent lorsque l’on conduit une voiture par rapport à il y a 15-20 ans. »
Confrontée à ce défi, la coopérative tente de gérer ses dépenses du mieux qu’elle peut avant de décréter une hausse des primes.
« Est-ce que c’est tout le monde qui doit subir des hausses ou ceux (les conducteurs) avec des comportements moins adéquats? C’est ce que nous sommes en train d’analyser », a expliqué le grand patron de Desjardins.
En croissance
Abstraction faite du gain de 249 M$ enregistré l’an dernier, l’excédent a été de 1,93 G$, en progression de 7 %. Les revenus ont été de 15,4 G$, comparativement à 14 G$ lors de l’exercice 2016.
Son rendement des capitaux propres, un indicateur clé dans le secteur financier, est passé de 8 % à 9,1 %.
Quant au quatrième trimestre terminé le 31 décembre, l’excédent a été de 429 M$, en recul de 15 % par rapport à la période correspondante de 2016. Pour sa part, le chiffre d’affaires s’est établi à 3,72 G$, en progression de 5 %.
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Ristournes aux membres des dernières années:
_ 2011 : 320 M$
_ 2012 : 279 M$
_ 2013 : 171 M$
_ 2014 : 217 M$
_ 2015 : 154 M$
_ 2016 : 144 M$
_ 2017 : 202 M$
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Le Mouvement Desjardins en chiffres:
_ Plus de 7 millions de membres et de clients.
_ 47 655 employés.
_ Environ 1080 points de service répartis au Québec et en Ontario.
_ Quelque 2100 guichets automatiques.
_ Actif de plus de 275 G$.