«Les conseils que je donne dans mes vidéos peuvent servir de déclencheur pour que les clients viennent me voir», dit Francine Lavallée, planificatrice financière et présidente de Services Financiers Francine Lavallée, qui a produit plus d’une quarantaine de capsules (http://bit.ly/29ZDR2R) depuis une dizaine d’années.
Tout comme ses confrères interrogés par Finance et Investissement, Jean-François Murphy-Filiatrault, conseiller en sécurité financière et en épargne collective rattaché au Groupe Investors, considère que la vidéo lui permet de former ses clients, comme en témoigne sa chaîne de vidéos, également disponibles sur YouTube.
«L’idée m’est venue de faire de courtes vidéos sur le fonctionnement de la finance, souligne-t-il. C’est un domaine extrêmement mystérieux et peu compris par la majorité des gens.»
«Le but numéro un [de mes capsules] est de vulgariser des concepts qui sont inintéressants, flous et abstraits pour le commun des mortels», ajoute, pour sa part, Hugo Neveu.
Vendre un produit n’est pas conseillé, la vidéo seule est considérée comme un outil de marketing efficace. Les clients qui en apprécieront le contenu entreront ensuite en contact avec le conseiller.
«Il ne faut pas voir [la vidéo] comme un outil, il faut la voir comme un engagement […| Sinon, j’aurais arrêté après la première vidéo. En fin de compte, je trouve que ça m’a rapporté beaucoup plus personnellement que ce qu’on peut quantifier en termes d’argent ou de clients», dit Jean-François Murphy-Filiatrault, qui est également animateur de la chaîne vidéo Les finances en 5 minutes (http://bit.ly /2adJC8m).
Aviser son cabinet
La première étape pour un conseiller qui souhaite produire des vidéos est d’aviser son cabinet de sa démarche.
«Il faut toujours s’assurer que la société mère soit au courant et appuie le projet, sinon ça peut causer un cauchemar de législation», explique Jean-François Murphy-Filiatrault.
Le service de conformité de la société auquel le conseiller est rattaché en épargne collective pourrait exiger de voir une version manuscrite du contenu qui sera abordé dans la vidéo, et d’ajouter leur logo et l’image en fonction de la marque, souligne Francine Lavallée.
Une fois le manuscrit approuvé, ce qui peut prendre plusieurs mois, le conseiller peut déclencher le processus l’esprit tranquille.
Si le conseiller souhaite contourner cette obligation, il peut se concentrer sur d’autres sujets en évitant d’aborder ceux qui sont reliés à l’épargne collective.
«En aucun cas, je n’aborde les questions d’épargne collective dans mes capsules, dit Hugo Neveu, qui se concentre d’ailleurs sur des thèmes comme l’assurance ou les hypothèques dans ses vidéos. Investia m’autoriserait à l’aborder, mais il faudrait que je fasse approuver chacune de mes capsules.»
Les bonnes pratiques
Ceux qui utilisent ce médium sont catégoriques : les vidéos doivent être courtes, traiter d’un seul élément et ne pas chercher à vendre un produit en particulier.
«Une fois les sujets trouvés, l’idée, c’est de réussir en une minute ou une minute trente à décrire le concept le plus simplement possible», explique Hugo Neveu.
Francine Lavallée ajoute qu’il faut miser sur la simplicité et rester naturel : «Au début, je voulais tellement être bonne et fine que j’avais l’air d’une version stéréotypée et guindée de moi-même».
Tout en restant professionnel, le conseiller doit également trouver une façon de rejoindre émotivement l’investisseur.
«Nous avons utilisé l’humour, parce que nous voulions que les gens rient, mais aussi qu’ils comprennent les choses», souligne Jean-François Murphy-Filiatrault.
L’équipement
La technologie vidéo s’est beaucoup améliorée au cours des dix dernières années. À tel point qu’il est maintenant possible de produire une vidéo de bonne qualité en utilisant seulement un cellulaire et un logiciel de montage de base.
«À condition qu’il y ait un minimum de qualité, de bonnes informations et du professionnalisme», dit Francine Lavallée.
Le conseiller peut également s’entourer d’une petite équipe comprenant un réalisateur, un caméraman et une personne pour le montage.
Tout dépend du montant et du temps qu’il est prêt à y investir, puisque la fourchette de coûts débute à quelques centaines de dollars et peut facilement atteindre les milliers de dollars.