Des professionnels qui se présentent des plans.
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Les autorités de régulation australiennes sont confrontées à un défi familier : comment revigorer les cotations en bourse dans un contexte de déclin des marchés publics et d’évolution vers les marchés de capitaux privés.

L’Australian Securities and Investments Commission (ASIC) a publié un document de travail dans lequel elle expose son point de vue initial sur l’évolution des marchés mondiaux et nationaux et lance un appel à idées pour répondre à ses préoccupations concernant le déclin des marchés publics et les risques croissants sur les marchés privés.

Le document indique notamment que, bien qu’il soit possible que le déclin des cotations en bourse et des introductions en bourse soit cyclique, les régulateurs sont « préoccupés par l’avenir des marchés publics ».

Le document détaille le déclin des cotations publiques sur d’autres marchés, notamment au Canada, qui représente désormais 2,6 % de la capitalisation boursière mondiale, contre 3,0 % en 2014. Au cours de la même période, la part de l’Australie a également chuté, passant de 1,7 % à 1,4 %, tandis que celle des États-Unis est passée de 34,1 % à 51,4 %.

Dans le même temps, les marchés privés se sont développés et représentent désormais une part plus importante de l’activité de financement des entreprises.

L’ASIC ne considère pas la réglementation comme le principal facteur de l’activité de cotation en bourse, mais elle admet également qu’il est possible d’ajuster ses règles pour améliorer l’attractivité de ses marchés.

Le document indique également que cette évolution se produit sur d’autres marchés, notamment au Canada, où la Bourse de Toronto (TSX) a proposé de modifier ses règles d’admission à la cote afin d’améliorer la transparence et de réduire la complexité.

« Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers en ce qui concerne l’avenir des marchés boursiers australiens », estime Joe Longo, président de l’ASIC, dans un communiqué.

« L’ASIC est déterminée à atteindre un double objectif avec ce document en veillant à ce que les marchés australiens soient attrayants pour les entreprises et les investisseurs tout en les protégeant contre les risques », affirme Joe Longo.

Joe Longo qualifie le document de discussion — qui recherche des « idées réalisables sur la réglementation » susceptible d’améliorer le fonctionnement des marchés de capitaux — d’une des initiatives les plus importantes de l’année pour l’autorité de régulation.

Outre les préoccupations relatives à la vitalité des marchés publics, le document note que les marchés privés présentent également des risques importants, notamment :

  • des conflits d’intérêts,
  • un manque de transparence,
  • une évaluation incertaine,
  • un manque de liquidité
  • et un effet de levier, qui pourraient nécessiter une attention accrue de la part des autorités de régulation.

À cette fin, il note que les régulateurs d’autres marchés améliorent leur accès aux données sur les marchés privés, dont ils ont également besoin « pour évaluer les risques avec plus de précision ».

En particulier, le document note que : « le marché privé du crédit ne semble pas avoir une importance systémique en Australie, mais des défaillances se profilent à l’horizon, et les volumes actuels n’ont pas été mis à l’épreuve par des crises antérieures ».

Les régulateurs ont besoin de meilleures informations pour surveiller ces risques et planifier les réponses, ajoute le document.

« À l’heure actuelle, les données et les informations de l’ASIC ne sont pas suffisantes. »