Deux personnages tentant de redresser une flèche vers le haut.
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L’organisme de réglementation financière du Canada augmente le montant de capital que les grandes banques devront garder en réserve en raison des préoccupations liées aux niveaux élevés d’endettement des ménages et d’autres vulnérabilités systémiques.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a indiqué que la réserve pour stabilité intérieure augmenterait d’un demi-point de pourcentage pour atteindre 3,0 % à compter du 1er février. Le régulateur a également augmenté la fourchette possible des ajustements futurs entre zéro et 4,0 %, alors que la limite supérieure précédente était de 2,5 %.

Cet ajustement intervient alors que les niveaux d’endettement et les défaillances restent assez stables, alors que les coûts du service de la dette augmentent, a indiqué aux journalistes la surintendante auxiliaire et dirigeante principale de la stratégie et du risque du BSIF, Angie Radiskovic.

« De toute évidence, nous sommes maintenant dans un environnement de risque où les niveaux d’endettement ont augmenté. Nous avons une inflation élevée, nous avons des taux d’intérêt en hausse et une grande partie de notre réflexion porte sur ces types de risques », a expliqué Angie Radiskovic.

En augmentant le montant d’argent que les banques doivent mettre de côté, le régulateur obtient une plus grande latitude pour réduire les exigences de capital en cas de ralentissement, afin de donner aux banques un accès à des fonds supplémentaires potentiellement nécessaires.

Le profil de risque économique a considérablement changé cette année, a observé Angie Radiskovic, assez pour inciter le régulateur à publier une mise à jour imprévue de ses perspectives en octobre.

« Les choses ont tellement évolué, les vulnérabilités se sont accrues et le paysage des risques évolue si rapidement que nous avons publié ou mis à jour les perspectives annuelles des risques. »

Angie Radiskovic a estimé que la hausse de la réserve contribuerait à accroître la stabilité des grandes banques et à renforcer la confiance du public envers le système financier.

La réserve pour stabilité intérieure, qui s’applique aux banques nationales d’importance systémique, a été lancé en 2018 et son taux est fixé deux fois par an, mais peut être modifié à d’autres moments si nécessaire.

Lorsqu’elle entrera en vigueur en février, la nouvelle augmentation portera le ratio total de fonds propres communs de niveau 1 requis des banques à 11 %.

L’augmentation, qui donne aux banques moins que les quatre mois habituels pour augmenter leurs réserves, intervient alors que plusieurs banques canadiennes travaillent à des acquisitions majeures qui réduiront leurs ratios, mais l’organisme de réglementation a précisé qu’il tenait compte de la capacité des banques à respecter son exigence sur la réserve pour stabilité intérieure lorsqu’il l’établissait.

Lors de sa dernière conférence téléphonique sur ses résultats trimestriels, la Banque de Montréal a indiqué s’attendre à ce que son ratio tombe en dessous de 11 % si sa prise de contrôle de 13,4 milliards de dollars américains de Bank of the West était conclue au premier trimestre, mais elle prévoit qu’il dépassera ce niveau au deuxième trimestre, qui commencera au début février pour le secteur bancaire.