Intitulée The Era of Digital Financial Innovation: Lessons from Economic History on Regulation, la recherche donne l’exemple d’une offre de crédit trop laxiste dans le secteur du crédit hypothécaire aux particuliers, qui finirait par avoir des conséquences désastreuses.
Signée par David Longworth, un ex-directeur adjoint de la Banque du Canada qui occupe maintenant les fonctions de chargé de recherche au C.D. Howe Institute et de professeur adjoint en économie à l’Université Queen’s, la recherche met le passé à contribution.
Faisant référence à la crise de 2008, l’auteur rappelle que les innovations financières, comme l’était alors le papier commercial adossé à des actifs non bancaires et sa titrisation, comportent des risques pouvant susciter des périodes d’instabilité financière et même de crises.
Les risques d’instabilité financière, souligne la recherche, augmenteront au fur et à mesure que les innovations financières numériques inciteront les entreprises à délaisser les banques traditionnelles pour les intermédiaires financiers non bancaires et les banques fantômes. Les coussins visant à pallier d’éventuels problèmes de recouvrement de crédit ne s’appliquent plus aux nouveaux venus.
Le chargé de recherche du C.D. Howe propose ainsi trois grandes recommandations visant à mieux encadrer les défis de l’innovation financière d’aujourd’hui.
Constatant que les régulateurs disposent de très peu de données sur les intermédiaires financiers non bancaires et les banques fantômes (shadow banks), il leur suggère d’amasser, de façon structurée et systématique, des données sur les prêts et les financements à court terme qui en sont issus. Il fait notamment référence aux avancées des grandes technos de type Amazon en tant que prêteurs aux petites entreprises.
De même, les tests de résistance du secteur financier devraient inclure les risques posés par ces banques fantômes.
La principale recommandation du C.D. Howe porte sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les services financiers.
À condition d’utiliser certains modèles informatiques, des humains ont la capacité de superviser les processus de prises de décisions des systèmes d’intelligence artificielle. Les régulateurs devraient ainsi, dit le C.D. Howe, forcer l’utilisation de ces modèles, notamment dans les cas de prêts gérés par des systèmes d’intelligence artificielle.