Apparu il y a dix ans, le CELI est devenu le premier choix des Canadiens de 55 ans et plus, qui accordaient auparavant la préférence au REER. Lorsqu’on leur a demandé lequel des deux comptes ils choisiraient s’ils ne pouvaient en avoir qu’un, les deux tiers d’entre eux, soit 64 %, ont opté pour le CELI. Cette proportion est de 50 % dans le cas des répondants de toute catégorie d’âge confondue.
La valeur de marché actuelle estimée est de 96 367 $ dans le REER et de 42 300 $ pour le CELI pour la population totale. Elle est respectivement de 51 500 $ et de 139 870 $ pour les répondants âgés de 55 ans et plus.
Les données du Sondage RBC sur l’autonomie financière à la retraite montre également que, bien que le CELI soit largement utilisé comme solution d’épargne au Canada, nombre de Canadiens n’ont pas le réflexe d’en faire une véritable solution de placement. Ils n’en tirent donc pas pleinement les bénéfices liés aux rendements libres d’impôt, ce dont les conseillers devraient prendre note lorsqu’ils rencontrent leurs clients.
« Les Canadiens aiment pouvoir utiliser leur CELI pour épargner, mais ils ne devraient pas s’arrêter là. Le véritable avantage de cette solution, ce n’est pas qu’elle peut servir de compte d’épargne à court terme ; c’est qu’elle permet d’atteindre ses objectifs, explique Brigitte Felx, planificatrice financière, RBC. La magie opère lorsqu’on investit les fonds du CELI pour profiter de la composition des intérêts, qui fait en sorte que les revenus génèrent d’autres revenus. On touche des intérêts sur le placement initial, mais aussi sur les intérêts eux-mêmes. »
Questionnés sur l’usage effectué dans le cadre de leurs CELI, les Canadiens de 55 ans et plus ont évoqués les Comptes d’épargne et espèces dans une proportion de 37 %, les fonds communs de placement (27 %) et les actions (20 %). Cette répartition est de 42 %, 28 % et 19 % respectivement pour la population totale.
Brigitte Felx est d’avis que le terme « compte d’épargne libre d’impôt » a fait oublier à bon nombre d’épargnants l’un des bénéfices de détenir des placements dans ce compte, qui consiste à profiter d’une exonération d’impôt. « Le revenu tiré des placements dans le CELI n’étant pas imposé, les intérêts sur la totalité du montant sont composés. On peut réaliser divers placements pour profiter au maximum des rendements libres d’impôt et atteindre ses objectifs financiers. »
Bien que le sondage indique que la majorité des répondant, soit 74 %, savent qu’un CELI peut contenir des espèces ou des placements, ils sont 43 % à croire, à tort, qu’il s’agit d’un outil d’épargne et non d’investissement. Cela explique sans doute pourquoi 65 % des répondant, soit deux titulaires de CELI sur trois, n’ont effectué aucun retrait de leur compte.
Les principaux motifs de retrait de fonds du CELI concernent le remboursement d’une dette (25 %), un achat spécial ou important (24 %), une urgence (20 %), ou des dépenses courantes (19 %).
« Les Canadiens ont souvent des fonds qui dorment longtemps dans leurs comptes d’épargne, y compris leurs CELI, fait remarquer Brigitte Felx. Pourquoi ne pas trouver comment les investir pour les faire fructifier ? On peut ainsi accroître son épargne de façon flexible pour atteindre ses objectifs à court et à long terme. » Une situation sur laquelle les conseillers pourraient porter davantage d’attention.
Le 29e Sondage RBC sur l’autonomie financière à la retraite a été mené en ligne par Ipsos du 20 au 26 novembre 2018 auprès de 2 000 Canadiens de 18 ans ou plus pour le compte de RBC Planification financière.