Le nouveau campus offrira une formation dans le design de mode, le design intérieur, le graphisme, de même que des cours en restauration.
«Cet établissement sera aussi une porte d’entrée pour le marché de l’Amérique centrale et des Caraïbes», dit Paula Perotti. La vice-présidente, région ibéro-américaine, de LaSalle International, était de passage au siège social du cégep, à Montréal, quand nous y avons interviewé Claude Marchand.
Quatrième campus en Amérique latine
Le campus de Panama est le quatrième du Collège LaSalle en Amérique latine. L’établissement en exploite déjà deux en Colombie et un autre au Mexique. C’est Paula Perrotti, établie à Bogotá (en Colombie), qui supervise l’ouverture du nouveau campus panaméen – et qui a aussi supervisé l’expansion au Mexique.
Le Collège LaSalle est bien implanté dans le monde arabo-musulman (7 établissements) et en Asie-Pacifique (3 établissements), où il a commencé son expansion il y a près de 25 ans. Au cours des prochaines années, il concentrera ses efforts à développer son réseau en Amérique latine. Pourquoi cibler cette région du monde ? Parce que la population y est en forte croissance et que la demande de services d’éducation de haute qualité y est élevée, affirme Mme Perrotti.
Une stratégie porteuse
L’accent que met le Collège LaSalle sur les marchés hispanophones est une stratégie porteuse, selon Soumaya Ben Letaifa, professeure en stratégie à l’ESG UQAM. «Ce marché est non seulement dynamique, mais aussi moins risqué, en raison de la proximité culturelle qui concerne les pratiques d’affaires entre le Québec et l’Amérique latine», explique-t-elle.
Parallèlement à cette expansion sud-américaine, le Collège LaSalle se prépare aussi à ouvrir un autre campus dans un pays européen, que Claude Marchand préfère ne pas préciser pour l’instant. Cette implantation aidera l’établissement québécois à mieux réseauter avec les milieux européens de la mode, dit-il.
Harmonisation accrue
L’agilité du Collège LaSalle à jongler avec plusieurs projets à la fois découle d’une importante restructuration de son réseau mondial amorcée en 2008. «Nous étions alors presque une nébuleuse», confie M. Marchand.
Les directeurs des campus dans le monde ne se parlaient pas. La plupart d’entre eux n’étaient d’ailleurs jamais venus à Montréal pour rencontrer la direction du Collège. Chaque pays développait son marché en fonction des intérêts locaux, et l’établissement québécois s’installait dans les pays qui le sollicitaient. Ainsi, aucune vision globale n’émanait du Collège LaSalle, qui s’était tourné vers l’international en 1988, en raison du déclin démographique au Québec.
Tout un contraste avec la nouvelle structure mise en place depuis cinq ans, selon M. Marchand. «Nous avons harmonisé notre image de marque et nos programmes. Nous avons détruit les cloisonnements et nous avons créé une équipe à Montréal pour encadrer notre réseau.» Par exemple, l’établissement s’est doté de chefs des technologies de l’information, des finances et du marketing, tous trois en poste à Montréal.
Cette harmonisation – et non pas uniformisation, car on laisse de la souplesse aux directeurs locaux, souligne M. Marchand – permet à l’établissement de mieux contrôler l’offre et la qualité de ses services.
Cette approche est utilisée par plusieurs multinationales, comme McDonald’s, dit Louis Hébert, spécialiste en stratégie internationale à HEC Montréal. «Même si ses restaurants ont une offre commune dans le monde, on y trouve des produits qui tiennent compte de la culture locale. Au Québec, on sert de la poutine, au Japon, des sushis, en Allemagne, de la bière», explique M. Hébert.
LES ENJEUX DU COLLÈGE LASALLE
LE RISQUE
Être trop petit sur l’échiquier mondial
«Par rapport à d’autres PME québécoises, nous avons l’air assez forts, mais sur l’échiquier sur lequel nous jouons, nous sommes miniatures», admet Claude Marchand, vice-président exécutif de LaSalle International. Le Collège LaSalle oeuvre dans un marché international où la concurrence est féroce, surtout de la part des établissements d’enseignement américains. Malgré son réseau couvrant neuf pays, le Collège LaSalle n’a pas les moyens financiers des institutions inscrites en Bourse, comme la société Raffles, de Singapour, très présente en Asie. Pour se démarquer, l’établissement québécois continuera d’ouvrir des écoles offrant un enseignement de qualité dans le monde, tout en misant sur ses 25 années d’expérience.
LE DÉFI
Faire grandir les campus
Au cours des prochaines années, le Collège LaSalle doit faire croître le nombre d’étudiants dans ses campus à l’étranger pour le porter à 100, et ce, sans réaliser d’acquisitions. Pour y arriver, l’organisation fera du marketing (Web, médias sociaux, etc.) afin de vanter la qualité de son enseignement auprès des jeunes.
LE CONSEIL
Soyez patient
En éducation, la seule façon de réussir à l’étranger est d’être très patient et de miser sur des collaborateurs locaux, qui connaissent bien la culture du pays, souligne Claude Marchand. «Par exemple, cela nous a pris quatre ans pour nous établir au Panama.»
18 établissements dans 9 pays dont le Panama à compter de septembre 2013
50 Plus de 50 millions de revenus
10 000 Plus de 10 000 étudiants dans le monde
1 200 Plus de 1 200 employés dans le monde
Cinq écoles en une seule
Mode, arts et design
Gestion et technologies
Sciences et techniques humaines
Formation en ligne
Hôtellerie et tourisme
Source : Collège LaSalle
4 400 G$ US Le marché mondial de l’éducation est évalué à 4 400 milliards de dollars américains, soit un peu plus de deux fois le PIB du Canada. Source : IBS Capital
Dans cette série, nous décodons la stratégie internationale d’une entreprise canadienne et analysons ses risques.
Sur le Web, Les Affaires s’associe à L’actualité, Canadian Business, The Report on Business, The Economist Intelligence Unit et à la banque HSBC pour offrir un site axé sur les exportations. À lire sur affairessansfrontieres.ca.
LinkedIn: ow.ly/bc0cw
@la_monde @francoisnormand
françois.normand@tc.tc