Ces résultats sont tirés de la dernière version de l’étude sur la Zone de confort financier, un sondage pancanadien effectué auprès des consommateurs par Credo Consulting en partenariat avec le Groupe Finance de TC Media, de Montréal, qui publie Finance et Investissement. Cette édition du sondage analyse ce que les Canadiens pensent de l’optimisation fiscale de leurs placements.
La nécessité de composer avec les priorités financières, comme le remboursement des dettes et l’achat d’une résidence, peut être une raison qui explique qu’un tiers des Canadiens ayant un conseiller considèrent qu’ils ne maximisent pas le potentiel de leurs comptes enregistrés, affirme Curtis Davis, directeur, planification fiscale et successorale, chez Mackenzie Financial, de Toronto.
«Des niveaux de dettes plus élevés et le paiement des dettes grugent une grande partie du revenu des particuliers, ce qui fait qu’ils ont moins de fonds pour maximiser leurs contributions à ces autres produits, dit Curtis Davis. Si l’argent est affecté [au paiement des dettes], ils ne mettent pas de côté autant d’argent qu’ils le pourraient, et ça les inquiète.»
Le sondage montre que les Canadiens qui ont un conseiller sont nettement plus susceptibles de tirer profit des produits fiscalement avantageux – comme le CELI et le REER -, que les Canadiens n’ayant pas de conseiller, dit Hugh Murphy.
Les représentants ont l’impact le plus important sur les Canadiens à valeur nette plus faible quand il s’agit de détenir un REER. Moins de la moitié (46 %) des Canadiens non conseillés qui ont un actif à investir inférieur à 500 000 $ détiennent un REER. Toutefois, ce chiffre fait un bond à 72 % pour les Canadiens ayant ce niveau d’actif et qui ont un conseiller.
Ces individus à valeur nette plus faible sont susceptibles d’être plus jeunes et ont disposé de relativement moins de temps pour bâtir leur actif. Les conseillers ont un rôle crucial à jouer dans la formation et l’éducation de cette partie de la population quant au fonctionnement des comptes enregistrés et à l’importance d’économiser tôt dans la vie, remarque Debbie Wong, vice-présidente, planification financière et de la retraite, de la branche de solutions pour clientèle privée de Raymond James, à Vancouver.
La nécessité de composer avec d’autres priorités financières peut également jouer un rôle dans le degré d’importance que les Canadiens attribuent à la fiscalité. La fiscalité se retrouve juste après les cinq priorités que sont par ordre d’importance, la retraite, les soins de santé, le logement, les placements et le budget.
Important, l’héritage
Cependant, les Canadiens les plus fortunés sont susceptibles d’accorder plus d’importance aux questions fiscales. Par exemple, 21 % des Québécois qui ont un actif de 500 000 $ et plus disent que la fiscalité est une de leurs deux premières priorités ; le pourcentage est de 14 % chez ceux qui ont un actif à investir inférieur à 250 000 $. Cette tendance est la même dans tout le Canada.
Une question qui inquiète les clients les plus fortunés est la manière dont la fiscalité aura un effet sur l’actif qu’ils pourront transmettre aux plus jeunes générations, dit Curtis Davis.
Selon Debbie Wong, les Canadiens qui ont un actif à investir de 500 000 $ et plus sont en général dans la quarantaine et ils ont commencé à penser à la façon de transmettre leur patrimoine aux membres de leur famille.
«Dès que [ces clients] atteignent les 500 000 $, ils se sentent plus à l’aise d’avoir un coussin confortable, puis ils pensent : « Qu’est-ce que je devrais en faire ? » ajoute Debbie Wong.
D’après elle, les conseillers devraient porter attention à la croissance de l’actif de leurs clients et prendre l’initiative de soulever le sujet de la planification fiscale. Les clients pourraient ne pas penser à le demander.
Occasion de sensibiliser les femmes
L’étude montre également qu’il y a là une occasion pour les conseillers d’être plus proactifs auprès de la clientèle féminine. À peine plus d’un quart (27 %) des femmes sont sûres de tirer pleinement profit des produits de placement fiscalement avantageux. Chez les hommes, ce sont 34 % des répondants qui ont la même impression.
Cette différence peut être attribuable à des traits de personnalité divergents. Bien que les hommes aient confiance d’être proactifs simplement en faisant leur placement, les femmes ont tendance à poser plus de questions et veulent davantage de temps pour étudier les possibilités offertes par le placement, dit Curtis Davis.
L’étude établit clairement que les conseillers ont là une occasion idéale d’apporter une valeur ajoutée à la clientèle féminine – à condition que les conseillers comprennent qu’ils devront répondre aux questions de ces clientes de façon simple et directe en évitant le jargon financier, remarque Hugh Murphy.
En effet, un rapport de Credo Consulting, publié en novembre 2015, indiquait que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de trouver que le jargon financier est déroutant ou intimidant, et que les femmes qui ont un conseiller étaient plus intimidées par ce facteur que les femmes sans conseiller.
L’étude en ligne sur la Zone de confort financier a sondé plus de 13 000 Canadiens. Le sondage vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés tous les mois, et le nombre de personnes sondées augmentera chaque mois.