Les libéraux de Trudeau feront le point sur l’état des finances publiques du gouvernement fédéral le 14 décembre.
Le document fournira également les projections du gouvernement face à une économie confrontée à une inflation élevée, des inondations en Colombie-Britannique et l’émergence d’un nouveau variant de la COVID-19.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré jeudi que le gouvernement est conscient qu’il était important d’être transparent avec la population sur l’état des finances publiques.
La mise à jour sera prononcée trois jours seulement avant que le Parlement n’ajourne ses travaux pour les vacances d’hiver.
La hausse des prix du pétrole, parmi d’autres facteurs économiques, devrait gonfler les recettes fiscales du gouvernement, ce qui donnerait aux libéraux une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire.
Cette marge de manœuvre supplémentaire pourrait atteindre 10 milliards de dollars (G$), selon l’économiste Kevin Milligan, de l’Université de la Colombie-Britannique.
Les libéraux ont promis de dépenser 100 G$ en mesures de relance et ont promis des milliards de plus pendant la campagne électorale, ce qui a alimenté les avertissements des experts. Certains craignent que des dépenses excessives puissent attiser l’inflation en augmentant la demande des consommateurs, à un moment où l’offre de biens ne peut tout simplement pas suivre.
« Il me semble qu’en combinant cela avec toutes les épargnes que les Canadiens ont actuellement, ça fait beaucoup d’argent dans l’économie à court terme », a estimé Robert Asselin, vice-président principal des politiques au Conseil canadien des affaires et qui a déjà été directeur des politiques et du budget du ministre libéral des Finances Bill Morneau.
« Il faut plutôt faire attention de ne pas alimenter une plus grande consommation, une plus grande demande, qui aggraverait l’inflation », a-t-il dit.
La directrice des politiques économiques provinciales et fiscales à la Banque Scotia, Rebekah Young, estime que les messages provenant du ministère des Finances laissent croire à une mise à jour minimaliste, sans grandes dépenses nouvelles.
Elle soutient qu’il serait logique pour Ottawa d’attendre un peu avant de se lancer dans l’essentiel des 53 G$ de nouvelles dépenses nettes promises pendant la campagne électorale, du moins pour l’instant, jusqu’à ce que les taux d’inflation commencent à baisser.
« Je pense que ces dépenses ont encore de bonnes chances de voir le jour, mais pas avant les vacances des Fêtes », a déclaré Rebekah Young.