Le gouvernement du Québec présentera son budget le 12 mars, et ses priorités seront la santé et l’éducation, a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard.
Il a annoncé jeudi matin la date du prochain budget, qui, a-t-on déjà prévenu, sera « largement déficitaire ».
Eric Girard a affirmé que le Québec devait composer avec des « circonstances exceptionnelles qui sont difficiles », mais qui sont « définitivement gérables ».
« Chaque budget a des défis, a-t-il déclaré lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale. Celui-ci a des défis qui sont liés à la conjoncture. L’économie est au ralenti depuis déjà le deuxième trimestre de 2023. »
« On est dans le cœur du ralentissement économique, a-t-il souligné. Le troisième trimestre, le quatrième trimestre, les six premiers mois de l’année 2024, c’est le cœur du ralentissement économique au Canada. »
Le ministre a toutefois refusé de dire que ce serait son budget le plus difficile à présenter aux Québécois, ou de parler d’austérité.
« Ce que vous allez voir, c’est qu’on a moins de revenus, a-t-il notamment expliqué. La faible hydraulicité (d’Hydro-Québec), beaucoup moins de transferts fédéraux (…) que nous voulions, (…) et c’est certain que les négociations avec le secteur public amènent plus de dépenses. »
Les effets de la pandémie de COVID-19 se font également toujours sentir, selon le grand argentier.
« On a eu plusieurs dépenses durant la pandémie qu’on a qualifiées de temporaires, (…) et là, ce qu’on voit, c’est que plusieurs de ces dépenses-là sont permanentes. »
« Alors, on a un niveau de dépense qui est plus élevé et, nécessairement, on devra avoir une croissance des dépenses moins élevée à l’avenir », a poursuivi le ministre, qui compte cependant voir « une amélioration dans les services (en) santé et en éducation ».
En conférence de presse dimanche dernier, le premier ministre François Legault avait laissé entendre que son gouvernement allait reporter le retour à l’équilibre budgétaire prévu jusqu’ici en 2027-2028.
François Legault a toutefois assuré qu’il n’y aurait pas d’austérité, ni de coupes de services ou d’augmentation des impôts, des propos qu’il a répétés jeudi.
« Le déficit va être […] plus important, mais il n’y aura pas de coupure de services, puis il n’y aura pas d’augmentation d’impôt », a-t-il dit.
Cette semaine, les partis d’opposition ont rappelé la décision du gouvernement de distribuer des chèques à la population et de baisser les impôts.
Le Parti libéral a également critiqué la subvention octroyée aux Kings de Los Angeles pour qu’ils viennent disputer deux matchs préparatoires à Québec, qualifiant les caquistes de « très mauvais gestionnaires ».
Jeudi, Eric Girard a maintenu qu’il était approprié de « protéger le pouvoir d’achat des Québécois ».
« Il faut se rappeler d’où on part: on part d’une position où les Québécois ont le fardeau fiscal le plus élevé en Amérique du Nord », a-t-il souligné.