Selon Paul Ferley, Nathan Janzen et Gerard Walsh, trois économistes de RBC, la chute des prix du pétrole viendra réduire les investissements des entreprises du secteur gazier et pétrolier, toutefois les autres effets secondaires d’un baril peu cher devraient compenser les effets de cette baisse sur l’économie canadienne.
Dans leur rapport, ils avancent que, bien que le secteur de l’extraction du pétrole et du gaz représente une part de 11 % du produit intérieur brut (PIB) canadien, ce ne sont pas toutes les composantes de cette industrie qui seront immédiatement affectées par la chute du prix du baril de pétrole. Par exemple, les activités de raffinage pourraient même augmenter face à une demande propulsée par des bas prix.
De plus, l’économie américaine devrait être favorisée par le bas prix du pétrole puisque, malgré une importante production, les États-Unis demeurent surtout des importateurs de pétrole: « Des prix bas ont une influence négative sur l’industrie de l’extraction du gaz et du pétrole [aux États-Unis], toutefois un pétrole abordable a un effet positif pour presque toutes les autres industries qui représentent, collectivement, 96,7 % du PIB américain.»
Parallèlement, les exportations canadiennes devraient profiter d’une économie américaine forte. Selon RBC, une augmentation de 0,3 à 0,6 points de pourcentage du PIB américain devrait amener une augmentation estimée de 0,9 points de base des exportations canadiennes dans un contexte où le huard demeurerait bas.
Bien qu’ils prévoient qu’une chute de 30 % du prix du pétrole devrait amener une baisse de 18 % des prix à la pompe, les économistes de RBC ne peuvent pas affirmer avec certitude que ces économies se transformeront en dépenses supplémentaires au Canada. Selon RBC, il serait possible que les économies réalisées à la pompe se transforment en épargne supplémentaire plutôt qu’en dépenses additionnelles des ménages canadiens.
« Nous avons déjà publicisé nos inquiétudes quant à l’impact du bas prix du pétrole sur l’économie canadienne alors que le niveau d’endettement élevé des ménages, ainsi que la récente volatilité observée sur les marchés boursiers, pourraient amener les Canadiens à faire preuve de prudence en ce qui concerne leurs dépenses.»