Placer 60 % du portefeuille en actions et 40 % dans des titres à revenu fixe, cette recette bien connue est recommandée par les gestionnaires depuis des années. Et ce patron de portefeuille équilibré est utilisé par nombre d’investisseurs individuels. Pourtant, il se pourrait que cette recette soit maintenant périmée…
Plusieurs facteurs expliquent la popularité de cette allocation de portefeuille. Déjà, elle est simple à retenir et à mettre en application. Et surtout depuis les cent dernières années, elle a permis d’obtenir un rendement moyen de 7,7 %, selon les données de Vanguard.
Mais le vent a maintenant tourné. L’environnement économique actuel n’est plus assez bon pour les obligations et celles-ci rapportent désormais trop peu pour que le portefeuille 60/40 soit vraiment efficace.
Ainsi, alors qu’une obligation du gouvernement canadien dépassait 2,5 % en octobre 2018, elle en vaut aujourd’hui 0,5 %, selon les chiffres rapportés par le Financial Post.
« En raison de la faiblesse constante des taux d’intérêt, les obligations peinent depuis un certain temps à offrir des rendements satisfaisants aux investisseurs tout en jouant leur rôle défensif, ce qui déplace toute la pression de la performance sur la portion en actions du portefeuille », commentait Michael White, gestionnaire de portefeuilles à Picton Mahoney, en entrevue avec Conseiller.
En raison des faibles rendements de la partie obligation, il pourrait être tentant de diminuer la proportion de titres à revenu fixe du portefeuille pour augmenter le pourcentage d’actions. Toutefois, cela exposerait davantage l’investisseur à la volatilité des marchés et rehausserait ainsi le niveau de risque du portefeuille, ce qui n’est pas non plus une bonne solution.
Les gestionnaires rappellent qu’un portefeuille équilibré n’est pas nécessairement binaire. Il existe d’autres stratégies pour augmenter le rendement d’un portefeuille.
Pour ne pas hausser le niveau de risque du portefeuille, un investisseur peut par exemple diversifier celui-ci, en optant pour un plus grand nombre de catégories d’actifs ou en choisissant des investissements moins corrélés au marché comme les actifs immobiliers.
Chez Picton Mahoney, par exemple, les actions et obligations sont scindées en cinq catégories d’actifs, comme le rapporte Conseiller. La firme différencie les actions des marchés développés de celles des marchés émergents. Et du côté des titres à revenu fixe, elle en distingue trois types :
- les obligations gouvernementales;
- les obligations de qualité placement (investment grade);
- et les écarts de crédit à haut rendement.
Puisque ces cinq catégories d’actifs ne se comportent pas de la même façon selon l’environnement économique, cela diminue les risques et rend le portefeuille plus résilient.