Dans l’optique de rassurer ses déposants quant à un potentiel problème de liquidité, le dirigeant de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Emond, a récemment déclaré, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, que la Caisse aurait pu « facilement subir par-dessus ça une autre crise de l’ampleur de 2008 sans même être affectée au niveau de ses liquidités », rapporte Radio-Canada.
Depuis la pandémie, les deux tiers du portefeuille de la Caisse sont en fait des actifs liquides, souligne-t-il.
Par la même occasion, il en a profité pour parler des rendements annuels attendus par la CDPQ. Selon lui, malgré la sous-pondération de la CDPQ dans les titres technologiques comme les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) et de faibles rendements dans l’immobilier, la Caisse devrait bien s’en tirer.
« Au niveau des marchés boursiers, on se replace, a-t-il dit. Quand on exclut les GAFAM qui ont monté de 50 %, le marché américain ou les marchés mondiaux ont monté entre 2 % et 5 %. C’est une autre histoire. Je pense qu’on est capable de bien s’inscrire là-dedans. »
Charles Emond a ajouté qu’en raison de la pandémie et de son effet sur l’économie, la CDPQ a décidé de revoir ses placements notamment en ce qui concerne la technologie et sa stratégie ESG (environnement, social et gouvernance).
Des placements à garder ou à revoir
Au niveau des placements spécifiques, la CDPQ compte continuer d’investir dans la construction du Réseau express métropolitain (REM) qu’elle estime toujours rentable, malgré des retards prévus d’au moins trois à six mois.
« Le rendement demeure dans la fourchette qu’on prévoyait », précise Charles Emond.
Quant à la récente vente d’Element AI, l’entreprise montréalaise d’intelligence artificielle, à la société américaine ServiceNow, la CDPQ admet que c’était certainement la seule solution pour que l’entreprise continue d’exister, bien que ce ne soit pas le scénario qu’ils souhaitaient.
Rappelons que la CDPQ y détenait un placement d’une valeur allant de 30 à 50 millions de dollars.
« C’est un des dossiers qui a le plus occupé les équipes dans les deux dernières années. C’était quotidien », confie-t-il à Radio-Canada.