Riza Aziz, le producteur malaisien du célèbre film de Martin Scorsese qui relatait justement les frasques d’un courtier véreux, est soupçonné d’avoir détourné 248,17 millions de dollars du fonds 1Malaysia Development Berhad (1MDB), un fonds souverain censé servir au développement économique de la Malaisie.
Selon les chefs d’accusation, ces sommes, reçues en 2011 et 2012, proviendraient du fonds 1 MDB. Elles auraient été versées sur des comptes appartenant à la société de production de l’intimé Red Granite Pictures.
Riza Aziz a plaidé non coupable aux cinq chefs d’accusation de blanchiment d’argent au cours d’une audition devant un tribunal de Kuala Lumpur.
Un immense scandale
Le fonds malaisien 1MDB devait normalement investir de l’argent public dans divers projets. Les bénéfices tirés de ceux-ci devaient ensuite profiter à l’économie du pays. Mais, grâce à un montage financier impliquant des paradis fiscaux ainsi que des sociétés-écrans, plusieurs personnes sont soupçonnées d’avoir détourné des milliards de dollars du fonds pour leur propre bénéfice. Le ministère de la Justice des États-Unis a intenté un procès alléguant qu’au moins 3,5 milliards de dollars américains auraient été volés dans le fonds 1MDB.
Le pillage de ce fonds a débouché sur un scandale qui a notamment contribué à la chute de l’ex-Premier ministre malaisien Najib Razak, inculpé de corruption en mai 2018. Un autre lien avec Riza Aziz, puisque Najib Razak n’est autre que son beau-père.
Un lien avec « Le Loup de Wall Street »
Le film de Martin Scorcese a été financé par l’argent de ce fonds malaisien à travers la société de production de Riza Aziz, Red Granite Pictures. Cette société a fourni l’essentiel du budget du film qui s’élevait à 100 M$. Depuis sa sortie, le film a rapporté près de 400 M$, mais étant donné la provenance frauduleuse de ses fonds, la justice américaine estime de son devoir de saisir tous les futurs bénéfices.
L’acteur vedette du film, Leonardo Di Caprio, qui a interprété le rôle du courtier Jordan Belfort, n’est pas directement cité dans le dossier. Mais, on mentionne qu’un acteur vainqueur d’un Golden Globe pour le film aurait participé à l’une des fêtes payées avec l’argent de 1MDB.
Leonardo Di Caprio connait également plusieurs des personnes impliquées dans cette affaire. Jho Low, un entrepreneur américain qui est suspecté par la justice américaine pour avoir pris part à ce scandale, aurait fait d’importants dons à l’organisation pour la défense de l’environnement fondée par l’acteur. C’est lui qui aurait mis en contact Leonardo Di Caprio et Riza Aziz.