Le programme Roulez vert a été mis en place en 2012 et reconduit en 2020 par notre gouvernement actuel. Il avait pour but d’encourager l’acquisition de véhicules électriques, neufs ou d’occasion, et l’installation de bornes de recharge. En résumé, pour les véhicules neufs admissibles de moins de 60 000 $, le rabais était de 8 000 $, les véhicules d’occasion de moins de 60 000 $ donnaient droit à un rabais de 4 000 $. Cette mesure devait prendre fin en 2021.
Toutefois, dans le cadre du Budget 2022-2023, le gouvernement provincial a annoncé un autre rabais pour l’acquisition de véhicules électriques pour tout achat effectué d’ici les cinq prochaines années. Il est toutefois un peu moins attrayant. À partir du 1er avril 2022, le rabais maximal octroyé sera de :
- 7 000 $ pour les véhicules entièrement électriques neufs;
- 5 000 $ pour les véhicules hybrides rechargeables neufs;
- 3 500 $ pour les véhicules entièrement électriques d’occasion.
Pour l’instant, rien n’indique un changement dans le prix du véhicule neuf ou d’occasion admissible, mais le document mentionne que d’autres précisions sur les paramètres liés des rabais seront dévoilées ultérieurement.
Le fédéral, de son côté, offre également un incitatif (IVZE) qui peut atteindre jusqu’à 5 000 $, selon le type de véhicule acheté et son prix.
Est-ce vraiment nécessaire?
Avec le prix à la pompe qui ne cesse d’augmenter, il est encore plus séduisant de se convertir à un véhicule électrique. Cela est d’autant plus vrai qu’il y a toujours plus de choix de véhicules de ce type sur le marché et même, à des prix abordables. Le fait que le gouvernement annonce une réduction du rabais à compter du 1er avril 2022, remettra-t-il en question la décision d’un particulier d’acheter une voiture électrique?
Rappelez-vous de vos cours d’économie et du principe de l’offre et de la demande… Ainsi, si la demande augmente, mais que l’offre reste identique, on pourrait constater une augmentation des prix des véhicules. À l’inverse, si l’offre augmente et que la demande reste identique, on pourrait observer une diminution des prix. Mais puisque la demande est en croissance et que l’offre est aussi de plus en plus diversifiée, le prix d’équilibre est resté au statu quo.
Il fut un temps où l’offre de véhicules électriques était restreinte. À ce moment-là, les incitatifs des gouvernements permettaient de pallier quelque peu les prix élevés de ces véhicules, considérés alors comme de luxe. Mais maintenant, l’offre s’est grandement diversifiée et des modèles moins chers sont apparus. On peut ainsi penser à des modèles comme la KIA EV6, la Hyundai Ioniq 5 et la BMW i4 qui sont des modèles très attendus dans le marché des voitures électriques. Évidemment, il existe toujours des modèles électriques beaucoup plus dispendieux, mais ils ont de la concurrence.
Avec le principe de l’offre et de la demande, on peut se demander si ces rabais offerts par les gouvernements sont toujours nécessaires pour convertir les Canadiens à l’électrique. Nul doute que si le prix à la pompe se maintient à ces niveaux, cela devrait en convaincre plus d’un…
David Truong, CIWM, Pl. Fin., M. Fisc., est conseiller, Centre d’expertise, Banque Nationale Gestion Privée 1859.