« Il faut voir nos recommandations comme un tout, et non pas mettre en œuvre seulement celles qui font notre affaire », fait valoir le professeur de l’Université de Sherbrooke.
Et même là, il n’est pas certain qu’on puisse renflouer les régimes à prestations déterminées, par exemple. « Pour cela, nous sommes trop avancés. »
Il y a trois axes de déploiement de la stratégie par le comité d’experts sur l’avenir du système de retraite :
• le renforcement des régimes de retraite à prestations déterminées (PD);
• la création de la rente longévité pour tous les travailleurs, payable à compter de 75 ans;
• des améliorations renforçant l’épargne-retraite personnelle.
L’essentiel des recommandations porte cependant sur les régimes à prestations déterminées, « un fondement qu’il faut préserver », explique Alban D’Amours.
On ne s’est attaqué qu’aux régimes qui découlent de la Régie des rentes du Québec, et qui couvrent seulement 35 % des travailleurs québécois.
« Mais nos recommandations sont applicables à tous les régimes », explique Maurice Marchon, professeur à HEC Montréal, qui était aussi membre du comité. L’une des mesures clés proposées par le comité est de recalculer la capitalisation des régimes.
Une partie des problèmes auxquels les régimes PD sont confrontés aujourd’hui découlent d’une prise de risque faite selon des évaluations financières qui n’ont rien à voir avec la réalité, poursuit l’universitaire.
« On n’a pas le choix, il faut agir en tenant compte des coûts réels des régimes », poursuit Maurice Marchon, selon qui les actions doivent être posées maintenant.
« On espère endiguer la tendance à se tourner vers les régimes à cotisations déterminées, plus risquées pour les travailleurs », dit Alban D’Amours.
Pour les deux millions de Québécois qui n’ont aucun véhicule collectif de retraite, « le comité juge que la création d’un régime à prestations déterminées pleinement capitalisé et offrant une sécurité financière aux âges avancés est la meilleure solution », peut-on lire dans le Rapport D’Amours. C’est ainsi qu’on propose la rente longévité.
Enfin, le comité propose d’augmenter la flexibilité des régimes à cotisation déterminée « en permettant le versement de prestations variables à l’intérieur même du régime », ce qui réduirait les coûts pour les épargnants. On veut également moduler le régime de la RRQ pour que les revenus de travail après 60 ans n’affectent pas à la baisse », les revenus de retraite.
Photo Bloomberg