En point de presse au parlement, M. Leitao a validé la projection de l’Institut du Québec rendue publique mardi, qui fixait le surplus entre 3,4 et 4,6 G$, mais en la qualifiant de plutôt conservatrice.
Rappelons que depuis son accession au pouvoir, le gouvernement Legault a toujours tenté d’évaluer à la baisse les marges de manœuvre dont il dispose. En décembre, lors de la dernière mise à jour économique, on avait évalué à 1,7 G$ le surplus au terme de l’exercice budgétaire.
M. Leitao, qui a été ministre des Finances du précédent gouvernement Couillard, s’est fondé sur les scénarios des trois dernières années: le surplus à la fin de l’année financière est toujours un peu plus élevé que celui des huit premiers mois de l’année.
« On est rendu à 4,3 G$ pour les huit premiers mois, donc s’il n’y a pas de mesure extraordinaire, à la fin de mars, ce sera autour de 5 G$ », a commenté M. Leitao, qui est député libéral de Robert-Baldwin. Il a attribué le gonflement du surplus à la croissance des revenus de l’État suscitée par la bonne tenue de l’économie.
De son côté, M. Legault a appelé à la plus grande précaution. Il existe un surplus, mais il pourrait fondre rapidement, a-t-il insisté en point de presse, et par ailleurs, l’ancien gouvernement libéral avait déjà engagé des fonds pour l’année 2019-2020.
« On disait peut-être pour l’instant 4 G$ (de surplus pour l’année 2018-2019), mais si on suit les projections prévues par les différents ministères, ça devrait se réduire à 2 G$. »
Questionné à savoir si son gouvernement tente ainsi de réduire les attentes, donc de retarder l’annonce de ses engagements électoraux, le premier ministre a répondu: « Je ne baisse pas les attentes, je vous dis la vérité ».
Le porte-parole libéral en matière de Conseil du trésor, Gaétan Barrette, n’en croit rien. Selon lui, la Coalition avenir Québec (CAQ) a pris trop d’engagements électoraux coûteux et doit donc sous-évaluer les surplus pour baisser la barre.
Dans une mêlée de presse, il a même prédit que le gouvernement Legault finira par replonger le Québec dans les déficits budgétaires. « C’est une équation qui peut nous mener là (vers les déficits) », a-t-il conclu.