Les caisses de retraite britanniques se détournent toujours plus de l’économie locale. Elles y allouent ainsi de moins en moins d’actifs.
En 2024, les caisses de retraite britanniques ont investi moins de 5 % (4,4 %) de leurs actifs dans les actions nationales, marquant une baisse significative par rapport aux 6,1 % de l’année précédente, qui constituaient déjà un record historique à la baisse, rapporte Pensions & Investments.
Ces chiffres peuvent surprendre, surtout lorsqu’on se rappelle qu’en 2000, plus de la moitié des actifs des fonds de pension britanniques étaient investis dans des actions nationales.
Les régimes de retraite à prestations déterminées sont ceux qui tirent le plus cette moyenne vers le bas puisque seulement 1,4 % de leurs actifs sont investis dans des actifs britanniques. À l’inverse, les régimes de retraite à cotisations déterminées et les caisses de retraite du secteur public contribuent à augmenter la moyenne, investissant respectivement 8 % et 9 % de leurs actifs dans l’économie locale.
Pour tenter d’inverser la tendance, le dernier gouvernement conservateur du Royaume-Uni a mis en place en 2023 des mesures visant à stimuler les investissements britanniques dans les régimes de retraite à prestations déterminées et à cotisations définies, dans le cadre de l’initiative connue sous le nom de Mansion House Compact.
Le nouveau gouvernement travailliste, de son côté, a assuré que lui aussi cherchait des solutions pour encourager les caisses de retraite britanniques à augmenter leurs investissements en actions locales.
Parmi les pays industrialisés, seuls la Norvège, les Pays-Bas et le Canada ont une allocation plus réduite de leurs actifs de retraite dans leurs économies nationales.
Au Canada, un comité explore d’ailleurs les possibilités pour inviter les caisses de retraite à investir davantage dans l’économie de leur pays.