La domination du S&P 500 sur son homologue canadien, qui dure depuis dix ans, pourrait prendre fin, selon un gestionnaire de portefeuille de la CIBC. Les évaluations et les perspectives de croissance économique favorisent désormais les actions canadiennes.
« Le S&P 500 a surpassé le TSX neuf de ces dix dernières années : depuis les profondeurs de la crise financière, le S&P 500 a dépassé le TSX de plus de 300% », nous apprend Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille senior chez CIBC Asset Management.
« Mais le vent tourne et les arguments en faveur du TSX par rapport au S&P 500 sont à peu près aussi positifs que ceux que j’ai vus depuis la fin du boom lié aux sables bitumineux albertains de 2005. »
La faiblesse des taux d’intérêt et les mesures de relance sans précédent prises par les gouvernements pour compenser les effets de la pandémie ont fait grimper les cours des actions, plaçant les valorisations en territoire rare, car les investisseurs ne voient aucune alternative aux actions.
« Mais l’ampleur de la divergence est à peu près aussi grande qu’elle l’a été depuis le naufrage technologique de 2001 », a comparé Craig Jerusalim dans une entrevue avec Advisor’s Edge le mois dernier. Le S&P 500 se négociait en février à un niveau environ dix fois supérieur à sa moyenne sur 25 ans, a-t-il déclaré, contre six fois pour le S&P/TSX composite.
Les perspectives de réouverture de l’économie et d’une poussée de croissance mondiale correspondante favorisent également le TSX, qui est très cyclique. Les producteurs d’énergie canadiens pourraient bénéficier de l’imposition de normes de réduction des émissions de carbone plus élevées que celles des producteurs des autres marchés, a affirmé Craig Jerusalim – un point souligné dans le budget de l’Alberta déposé à la fin du mois de février, qui a donné la priorité à la promotion des mesures environnementales, sociales et de gouvernance de l’industrie pétrolière.
Craig Jerusalim estime également que le « super-cycle » de fusions et d’acquisitions qui ne fait que commencer favorisera les actions canadiennes.
« Avec des taux d’intérêt bas et beaucoup d’argent en réserve, le thème de la consolidation et de la croissance des entreprises n’en est qu’à ses débuts », a-t-il ajouté.
Les entreprises du secteur des ressources naturelles en profiteront, mais aussi celles du secteur technologique canadien, ainsi que d’autres « champions mondiaux » tels que le groupe Brookfield, Intact Financial et Saputo, qui pourraient faire des acquisitions, a-t-il assuré.
Le Canada est également en meilleure position que de nombreux autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne la croissance démographique. Alors que la pandémie a fait du tort à l’immigration, Craig Jerusalim a déclaré que les investisseurs peuvent compter sur un retour aux niveaux antérieurs et sur l’impulsion correspondante pour la croissance économique.
« En rassemblant toutes ces informations, je ne préconiserais pas qu’une part disproportionnée de l’allocation d’actifs d’un investisseur soit investie dans le TSX », a-t-il déclaré.
Mais après plus d’une décennie de transfert d’actifs vers les actions américaines, « il est clair qu’il y a de bonnes raisons de penser que le TSX pourrait enfin commencer une période de surperformance par rapport à son homologue du Sud ».
Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, mis en place par la CIBC. Il a été écrit sans la participation du commanditaire.