Alors que les rapports sur les bénéfices du deuxième trimestre sont publiés au Canada et que la saison des bénéfices aux États-Unis est presque terminée, certains gestionnaires d’investissement revoient à la baisse leurs prévisions de rendement pour le deuxième semestre de cette année, craignant que les marges élevées ne durent pas.
Selon un rapport de Patrimoine Richardson, sur les 442 sociétés du S&P 500 qui ont publié leurs résultats du deuxième trimestre, 85 % ont dépassé les attentes et presque autant ont dépassé les estimations de ventes. Ces taux historiquement élevés sont encore meilleurs qu’il n’y paraît : en moyenne, les bénéfices ont dépassé les attentes de 17 % et les recettes de 5 %.
Bien que les chiffres de l’année précédente aient été quelque peu déprimés en raison de la pandémie, les auteurs de Richardson ont tout de même qualifié d’« étonnante » la croissance globale des ventes de 28 % d’une année sur l’autre. Selon le rapport, la hausse des ventes donne aux entreprises la possibilité de réinvestir, d’acquérir des concurrents, de racheter des actions ou d’augmenter les dividendes, et elle atténue également la pression exercée par la hausse des coûts.
Mais qu’advient-il des marges des entreprises lorsque la croissance des ventes revient à des niveaux plus normaux ? Selon le rapport, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à évoquer les pressions inflationnistes et salariales lors des appels trimestriels, ce qui signifie que la pression sur les marges est susceptible de suivre.
« Au fur et à mesure que la croissance des ventes ralentit, et si la pression inflationniste reste élevée, nous pensons que davantage d’entreprises vont connaître des pressions sur les marges, surtout si les salaires commencent à augmenter, indique le rapport. Une attention supplémentaire devrait être accordée à la capacité des entreprises à répercuter les coûts, et à leur sensibilité à l’inflation des coûts de main-d’œuvre. »
Dans ses perspectives pour le troisième trimestre, Vanguard Investments Canada a modéré ses prévisions de rendement pour les actions canadiennes et mondiales après une forte croissance au cours du dernier trimestre.
Les prévisions de rendement médian sur 10 ans de la société pour les actions canadiennes se situent entre 3 % et 5 %, soit environ un demi-point de pourcentage de moins que l’estimation du trimestre précédent. Cela est dû à la forte performance de l’indice composé S&P/TSX au deuxième trimestre, selon un rapport de Vanguard, les actions canadiennes ayant progressé d’environ 8 %.
Les rendements médians sur 10 ans de Vanguard pour les actions mondiales (hors Canada, non couvertes) sont tombés dans la même fourchette, soit un point de pourcentage complet de moins que les prévisions précédentes.
« Bien que les fourchettes de nos rendements médians attendus sur 10 ans soient inférieures aux rendements récents, les actions mondiales devraient continuer à surpasser la plupart des autres investissements et le taux d’inflation », indique le rapport.
Les auteurs de Richardson, pour leur part, ont déclaré qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter de la réduction des marges. Bien que des défis soient à venir, « pour l’instant, profitons simplement de ces grosses marges », selon le rapport.