Si des pertes de crédit importantes dues à une pandémie se matérialisent, les banques canadiennes seront prêtes, avance un nouveau rapport de Moody’s Investors Service.
Selon l’agence de notation, les six grandes banques ont collectivement presque doublé leurs provisions pour pertes sur prêts en 2020 – en prévision d’une vague de défaillances anticipées, et en particulier de la fin des programmes de soutien gouvernementaux et des accords de report des prêteurs.
Cependant, ces pertes ne sont pas encore apparues.
« Malgré la forte hausse du chômage en 2020, les défaillances des consommateurs restent faibles », indique le rapport.
La forte augmentation des provisions pour pertes de crédit des banques reflète en partie les changements récents dans les normes comptables, selon l’agence de notation.
« Les banques n’attendent plus un événement générateur de pertes pour reconnaître les pertes de crédit. En plus d’utiliser des informations historiques pour estimer les pertes, [les banques] utilisent désormais le jugement de la direction ainsi que des scénarios macroéconomiques prospectifs raisonnables et soutenables », explique David Beattie, vice-président senior de Moody’s, dans un communiqué.
Le rapport indique également que les banques ont réduit le risque de leur bilan et leur exposition aux prêts à la consommation non hypothécaires depuis la crise financière de 2007-2008.
« Grâce à la réduction des risques et aux programmes de soutien gouvernementaux, les pertes nettes à ce jour sont bien inférieures aux pics précédents et resteront inférieures à celles de la période 2008-2009 », conclut le rapport de Moody’s.