homme d'affaire apeuré lisant un document
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Personne n’est à l’abri de ces distorsions dans le traitement de l’information et le raisonnement. Les biais comportementaux n’épargnent personne, ils frappent ainsi investisseur passif ou actif sans distinction. Toutefois, il est bon de s’en prémunir, car ils sont particulièrement dommageables en investissement.

Afin de ne pas être trop biaisé, il est bon de les reconnaître et d’adapter son portefeuille d’investissement en conséquence, souligne l’Institut québécois de planification financière (IQPF) dans un blogue pour Les Affaires.

L’IQPF distingue ainsi dix types de biais différents :

1)     Biais cognitif

Bousculés par les flots d’informations et de données, les investisseurs prennent parfois des raccourcis et traitent l’information d’une façon erronée.

2)     Biais d’ancrage

L’ancrage est une façon de contourner nos limites pour résoudre des calculs complexes. C’est un raccourci utilisé pour estimer la valeur de quelque chose lorsqu’il manque des informations. Un investisseur fixe alors une valeur de référence et y apporte des ajustements afin d’obtenir une valeur finale. L’investisseur peut ainsi prendre le prix d’une action ou le niveau du marché à un moment précis afin de prendre sa décision de placement. C’est un biais particulièrement courant en investissement.

3)     Biais de représentativité

L’investisseur aveuglé par ce biais va porter un jugement en se basant sur les éléments qu’il possède, bien qu’ils ne soient pas nécessairement représentatifs. Ainsi, il pourrait décider qu’une diminution de taux de dividende présage un mauvais investissement.

4)     Biais de la disponibilité en mémoire

Ici, l’investisseur juge d’une probabilité en se basant sur ce qui lui vient à l’esprit. Il est ainsi plus facile pour un investisseur canadien d’investir au Canada, en raison de ce qu’il en connaît, plutôt que dans une société d’un autre pays.

5)     L’effet d’ambiguïté

Celui-ci survient lorsque l’investisseur manque d’informations pour prendre sa décision. Il va alors choisir l’option dont la probabilité d’un résultat favorable est connue plutôt que celle où cette probabilité est inconnue. Il préférera ainsi investir dans un dépôt à terme à une obligation municipale.

6)     Les biais de conservatisme et de confirmation

L’investisseur va surévaluer les informations confirmant son opinion et sous-évaluer celles qui infirment son opinion. Il va ainsi souvent ignorer les informations qui vont à l’encontre de son choix.

7)     L’effet de dotation

L’investisseur donne plus de valeur à ce qui lui appartient déjà.

8)     L’aversion aux pertes

Perdre une certaine somme d’argent a plus d’impact sur un investisseur que de gagner la même somme.

9)     La maîtrise de soi

En investissement, certains peinent à atteindre leurs objectifs à long terme, car ils manquent de discipline ou ne gèrent pas leurs émotions. Ils vont avoir tendance à dépenser immédiatement plutôt que d’épargner pour leur futur.

10)  L’optimisme

Ce biais fait en sorte qu’une personne se sent moins exposée à un mauvais placement que les autres.

Ces biais peuvent être corrigés surtout par les investisseurs qui travaillent avec un conseiller. Ce dernier fera preuve de plus de rationalisme et devrait pouvoir aider leur client à suivre leurs objectifs à long terme. Toutefois, les quatre derniers biais sont particulièrement complexes à modifier, car ils ont un aspect émotionnel très fort, estime l’IQPF.

Les investisseurs devraient toutefois toujours se méfier de leurs émotions et prendre des décisions quand celles-ci n’entrent pas en jeu. La meilleure façon de ne pas se laisser biaiser par ces biais est d’établir un plan et des objectifs à long terme et de les suivre.