D’abord, le marché était dans le déni qu’un problème en Chine deviendrait un problème pour n’importe qui d’autre, écrit-on. « Ce n’était pas totalement infondé étant donné le MERS, Ebola et certains autres cas qui ont maintenu ces crises sanitaires localisées ».
Le déni a été remplacé par la colère « face à la mauvaise gestion initiale de l’épidémie par la Chine, qui a commencé à se propager ailleurs. Cette colère a également été dirigée contre d’autres dirigeants qui n’ont pas pris cela au sérieux ».
Ensuite, la dépression s’est installée au fur et à mesure que la société et les marchés prenaient conscience que cela allait être un problème mondial « sans solution rapide ou facile. Et la solution est très douloureuse, avec une distanciation sociale qui impose une pause dans l’économie et nous incite à rester assis à la maison à regarder trop de médias ».
C’était probablement à la mi-mars et maintenant nous sommes dans la phase de négociation, selon le rapport, « à essayer de trouver un sens et de tendre la main aux autres. Maintenant, la bonne nouvelle : la prochaine étape est l’acceptation. Nous nous en remettons en nous adaptant au nouveau monde et en continuant à vivre ». Ce ne sera pas le même monde, mais la « nouvelle-normalité deviendra plus facile à gérer, estime les auteurs du rapport.
Les principaux éléments ayant marqué le mois de mars étaient d’une part la COVID-19, un « ennemi viral amorphe qui fait peur », et l’incertitude provoquée par un arrêt économique. Le débat se poursuit d’ailleurs sur sa durée et son étendue. Au cours du mois, les pays du monde entier ont d’abord voulu croire qu’il s’agissait du problème de quelqu’un d’autre, puis se sont rendu compte qu’il s’agissait d’une situation plus globale, qui touchait tout le monde. Les économies ont été directement impactées lorsque l’isolement social est devenu le principal outil de lutte contre la crise sanitaire. S’en est suivi une récession auto-induite et une volatilité démesurée dans tous les coins des marchés financiers.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a parcouru le guide de 2008 avec un échéancier très rapide. Les baisses d’urgence des taux par la Fed et la Banque du Canada n’ont été que le début de la réponse. Les gouvernements et les banques centrales n’ont pas tardé à réagir, déclenchant une réponse budgétaire sans précédent et un assouplissement quantitatif « illimité ».
Ces mesures ont ravivé l’optimisme quant au fond et ont donné le coup d’envoi d’une grande dépréciation, qui s’est soldée par une baisse historique des marchés, le 23 mars. Trois jours plus tard, le S&P 500 a affiché un gain de plus de 20%. Malgré ce grand rebond, les marchés ont tout de même terminé le mois de façon médiocre.
Les actions mondiales ont reculé de 8,6% en mars (en baisse de 14,1% depuis le début du trimestre), tel que mesuré par l’indice MSCI World en dollars canadiens. Tous les pays ont reculé au cours du mois et du trimestre. Du côté du Canada, l’indice composé S & P / TSX a reculé de 17,4% au cours du mois et de 20,9% depuis le début de l’année. Le S&P 500 était en baisse, mais pas autant que les marchés canadiens, engendrant un rendement de -7,4% en dollars canadiens. Du pic au creux, il a baissé de 34% et a baissé de 12,1% au premier trimestre seul, menant à son pire trimestre depuis 2008. Les petites et moyennes capitalisations ont été touchées de manière disproportionnée. Pendant que la pandémie a dominé la scène mondiale en mars, chaque indice global a subi des pertes.
En ce qui concerne les secteurs individuels, les secteurs classiquement défensifs tels que les produits de base et les services publics, ils ont relativement mieux résisté au premier trimestre. Le secteur technologique a connu une baisse plus faible de 3,8%. Celui de l’énergie a connu le pire trimestre de tous les secteurs en 20 ans. Pour mettre ces développements en perspective, la performance durant le premier trimestre est pire que celles enregistrée lors de la bulle technologique du début des années 2000 et celle de la crise financière de 2008.
« La remontée expérimentée ces derniers jours a été impressionnante. Malheureusement, il semble que les investisseurs aient jusqu’à présent vendu ce qu’ils voulaient, pas ce qu’ils devaient, comme ils le font généralement à la fin des marchés baissiers. À l’avenir, de grands points d’interrogation entourent la trajectoire des cas de contamination, qui survivent à la guerre du pétrole, au sort des dividendes, à l’incertitude des bénéfices et à la mesure de l’ampleur de l’impact économique. Avec plus de 2 milliards de personnes dans le monde immobilisées, beaucoup d’entre nous expérimenteront le deuxième trimestre depuis leurs bureaux à domicile. Au revoir les marchés haussiers, bonjour les marchés baissiers », commente le rapport.