À la question ouverte «Personnellement, en tant que professionnel, quelle est la difficulté la plus importante que vous vous attendez à surmonter en 2014 ?», bon nombre de répondants affirment également que la hausse attendue de ces taux pourrait perturber l’économie.
L’endettement des clients, qui pourrait en partie être attribuable à la persistance des faibles taux d’intérêt, a aussi été évoqué à quelques reprises par les répondants.
Un conseiller illustre ainsi son appréhension : «Il faut arrêter l’hémorragie de l’endettement des clients».
Dans le même ordre d’idée, plusieurs conseillers souhaiteraient que la graine de l’épargne trouve un terreau fertile une fois pour toutes auprès de leur clientèle.
Les bas taux d’intérêt expliquent peut-être aussi la recherche de rendement chez les investisseurs.
Il reste que, selon le sondage, 47 % des répondants s’intéresseront davantage aux obligations de sociétés, et 24 % pencheront davantage vers les obligations à haut rendement.
Les obligations gouvernementales fédérales, provinciales et municipales, perçues comme chères par différents acteurs financiers, susciteraient moins d’attention en 2014, avec 12 %.
Encore la Fed
En 2014, les décisions que prendra la Réserve fédérale américaine (Fed) risquent de continuer de changer la donne sur les marchés boursiers. En ce sens, bon nombre de conseillers restent sur leurs gardes.
Toujours à la question des préoccupations personnelles, certains d’entre eux laissent entendre qu’ils seront attentifs aux agissements de Janet Yellen, la nouvelle présidente de la Fed.
Néanmoins, un conseiller écrit que «la nomination d’une nouvelle gouverneure permettra de mieux communiquer la politique à venir de la Fed.».
Il reste que plusieurs représentants craignent que la volatilité règne sur les marchés à la suite d’un ralentissement des achats d’obligations du gouvernement américain par la Fed qui s’est déjà amorcé à la fin de 2013.
Un conseiller y va d’une prédiction plus ferme : «Le marché boursier est à la fin de sa tendance haussière. 2014 sera une année de transition.»
Garder le cap
Au coeur d’un climat changeant, certains conseillers se demandent s’ils réussiront à convaincre leurs clients de ne pas dévier du chemin financier qu’ils ont tracé ensemble.
«Il sera ardu de maintenir la rigueur et de conserver l’objectif de placement, malgré un marché qui pourrait être euphorique», dit l’un. «Il faudra garder le cap sur les objectifs à long terme» et «rester stoïque face aux mouvements désordonnés des Bourses», répondent deux autres.
À la question «En 2014, craignez-vous l’éclatement d’une bulle ou une correction ?» 53 % ont répondu «oui». Parmi ceux-ci, 60 % en prévoient sur les marchés boursiers, et 40 %, sur le marché immobilier.
Pour affronter cette nouvelle année, 44 % des répondants jugent appropriée la gestion active de style valeur, alors que 36 % privilégient la gestion active de style croissance, et 13 %, la gestion alternative. Peu d’entre eux, soit 7 %, estiment la gestion passive plus adéquate.
Bâtons dans les roues ?
Parmi les autres embûches que devront surmonter les conseillers dans les prochains mois, 31 % des répondants ont indiqué la rémunération. Le passage des commissions aux honoraires ne se fera pas sans opposition et complications, croient bon nombre d’entre eux.
L’alourdissement prévu des exigences en conformité est aussi cité parmi les préoccupations personnelles. Certains des répondants mentionnent qu’ils ont déjà assez de pain sur la planche en 2014 et qu’une surabondance de nouvelles règles leur compliquera la tâche.
«Trop de lois et trop de projets de loi en même temps. Donnez-nous un « break » afin d’assimiler les différentes mesures. Trop, c’est comme pas assez», exprime un répondant.
Un autre est d’avis que son défi sera de «composer des porte-feuilles efficaces et avantageux pour le client, tout en suivant les directives de l’Autorité des marchés financiers (AMF) quant aux placements « supposément » sûrs». Bon nombre d’observateurs considèrent en effet que les obligations sont chères et celles-ci risquent de pâtir d’une augmentation des taux d’intérêt.
À noter que la difficulté de la relève a été mentionnée peu de fois, tandis que l’an dernier, elle faisait figure de préoccupation principale. Seulement 14 % des répondants ont inscrit qu’il s’agissait de l’enjeu de l’industrie qui les inquiétait le plus pour 2014.
Piliers du TSX
Les conseillers sont-ils influencés par les données de 2013 quand ils élaborent leurs prédictions pour 2014 ? Peut-être, si on considère que ces derniers ont choisi les secteurs les plus performants de 2013 comme ceux qui seront les plus performants en 2014.
Au total, 23 % ciblent les services financiers comme secteur le plus performant de 2014, 17 % choisissent l’énergie et 12 % se tournent vers les biens de consommation de base. Les indices qui suivent les sous-secteurs de l’indice S&P/TSX ont affiché, en 2013, une progression respective de 22,1 %, 9,7 % et 21,4 %.
Le secteur des matériaux sera peu favorisé en 2014, selon leurs estimations. De plus, 29 % des répondants considèrent que ce sera le secteur le moins performant de 2014. Il affichait une contre-performance en 2013, avec un rendement de – 30,6 %. D’un autre côté, 13 % des répondants croient que l’énergie se retrouvera en queue de peloton.
Méthodologie
Le sondage de Finance et Investissement a été soumis à 9 330 abonnés de l’infolettre électronique quotidienne durant le mois de décembre 2013. De ce nombre, 311 répondants se sont enregistrés. Il s’agit d’un échantillon volontaire non probabiliste. On ne peut pas y attribuer une marge d’erreur. Les citations ont été éditées afin de clarifier les propos.