Le spectre de l’écoblanchiment et l’absence de normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont peut-être les deux principaux facteurs qui dissuadent de nombreux conseillers d’entamer des conversations sur l’investissement responsable (IR) avec leurs clients.
Cependant, les conseillers peuvent également surestimer leurs connaissances en matière d’investissement responsable, selon une nouvelle enquête.
Selon la dernière enquête d’opinion de l’Association pour l’investissement responsable (AIR), 81 % des conseillers canadiens ont exprimé des préoccupations concernant la question de l’écoblanchiment. La majorité (74 %) d’entre eux se sont dits préoccupés par le manque de normes en matière d’IR. Selon le sondage, ces préoccupations « peuvent les empêcher d’entamer des conversations sur l’IR » avec leurs clients.
Ces préoccupations pourraient bientôt être abordées par les organismes de réglementation. Récemment, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié des directives de divulgation ESG pour les fonds d’investissement.
En dehors de ces préoccupations, la majorité des conseillers interrogés (85 %) ont déclaré être « très » ou « assez » à l’aise pour entamer une conversation sur l’IR, le reste (15 %) ayant déclaré ne pas être à l’aise.
L’aisance à entamer une conversation était plus grande pour les conseillers qui pensaient avoir une « excellente » ou « très bonne » connaissance de l’IR (62% des conseillers le pensaient), et plus faible pour ceux qui disaient avoir une « mauvaise » ou « très mauvaise » connaissance (6% le pensaient).
De plus, 94 % des conseillers ayant une bonne connaissance de l’IR ont également déclaré qu’ils étaient à l’aise pour entamer des discussions sur l’IR, alors que seulement 35 % des conseillers ayant une faible connaissance se disent à l’aise pour entamer des conversations sur l’IR.
L’enquête a toutefois montré que les conseillers ne se rendent pas toujours compte de leurs lacunes en matière d’IR.
Bien que 94% des répondants aient évalué leurs connaissances en matière d’IR comme étant adéquates ou supérieures, seuls 6% des répondants ont obtenu un score parfait à un quiz sur l’IR posé dans l’enquête, qui demandait aux répondants d’identifier le nombre d’affirmations vraies (réponse : trois) dans une liste de dix affirmations. Plus d’un quart des répondants (29 %) n’ont pu identifier correctement qu’une seule affirmation vraie, tandis que 23 % n’ont identifié correctement aucune des affirmations vraies.
L’AIR a noté que, dans l’ensemble, les performances du quiz étaient similaires, quel que soit le niveau de connaissances autoévalué des conseillers. « Ces résultats suggèrent fortement que certains conseillers ne savent pas ce qu’ils ne savent pas et surestiment peut-être l’état de leurs connaissances en matière d’IR », a souligné l’AIR.
L’association a indiqué qu’à la fin de l’année 2021, plus de 2 000 professionnels en finance avaient obtenu, ou étaient en passe d’obtenir l’un de ses certificats d’IR.
L’étude de l’AIR a été menée par Newcom Media* en septembre 2021. 539 conseillers ont répondu à l’enquête en ligne. Les données finales ont été statistiquement pondérées pour refléter la répartition géographique des conseillers en service financier à travers le pays. Les résultats sont considérés comme précis à +/-3,5 %, avec une certitude de 90 % de ce qu’ils seraient si tous les conseillers en service financier du Canada étaient interrogés.
* Newcom Media est l’éditeur d’Advisor’s Edge et de Finance et Investissement.