La plupart des membres de l’industrie s’attendent à ce que les mesures de sécurité actuelles se prolongent jusqu’à la fin de l’été et imaginent que le retour des employés sur leur lieu de travail sera lent et progressif, révèle un sondage mené par l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) auprès de ses sociétés membres.
La majorité des organisations (55,56 %) n’ont pas encore vraiment réfléchi à leur plan d’après confinement et attendent les conseils des autorités médicales avant d’entamer tout exercice formel de planification. Le tiers des répondants (33,3 %) y a déjà pensé et les autres (11,11 %) ont vaguement effleuré la question.
Ce manque de planification s’explique, car la plupart des sondés (41,18 %) s’attendent à ce que les lieux de travail ne rouvrent qu’en juillet-août et 23,53 % ne prévoient pas de réouverture avant septembre-octobre. Certains (5,88 %) sont encore plus pessimistes et s’attendent à retourner aux bureaux seulement en 2021. Près du tiers (29,41 %) pensent toutefois pouvoir y retourner en mai ou juin prochain.
Pour les firmes songeant à la phase post-confinement, la plupart (55,56 %) s’appuient sur des sources d’information externes comme le gouvernement ou le ministère de la Santé pour prévoir ce retour au bureau. Mais la plupart (44,44 %) songent déjà à offrir une certaine flexibilité à leurs employés. Seules 16,67 % comptent l’imposer. Les autres (38,89 %) disent que cela dépendra de plusieurs facteurs comme les enfants, le transport, le niveau de confort des employés ou du calendrier et des recommandations du gouvernement.
Si certaines entreprises commencent à penser aux mesures qu’elles pourraient prendre, les répondants semblent inquiets quant à la meilleure façon de traiter les employés qui craignent de retourner sur leur lieu de travail.
Toutefois, la plupart (62,50 %) comptent se renseigner d’abord sur la santé de leurs travailleurs concernant la COVID-19. « Nous poserons des questions relatives aux symptômes similaires à celles posées lors de votre visite à l’hôpital », affirme l’un d’eux. Les autres hésitent encore ou ne pensent pas poser ce genre de questions estimant que leurs employés s’ouvriront d’eux-mêmes si besoin est.
Concernant le partage d’informations, la plupart (62,5 %) estiment que seules les ressources humaines devraient être au courant de ces questions, les autres comptent faire preuve de davantage de transparence.
Dans les informations qu’ils comptent partager, on retrouve ainsi le nom des personnes qui ont été déclarées positives à la COVID-19. « En raison de la taille de notre entreprise, il serait difficile de ne pas le faire. Ils l’apprendraient de toute façon », s’explique ainsi un des sondés.
Un retour au travail progressif
La grande majorité des entreprises (70 %) envisage un retour au travail progressif en laissant certains salariés travailler de leur domicile pendant une période prolongée. D’autres (40 %) veulent étaler les heures de travail pour réduire les embouteillages en début et fin de journée.
Peu veulent prendre la température de leurs travailleurs avant qu’ils n’entrent dans le bureau. Toutefois, ils comptent poser des questions telles que :
- Avez-vous été testé positif au COVID-19 ? – 60%
- Toussez-vous ? – 50%
- Vous avez de la fièvre ? – 60%
- Avez-vous perdu votre odorat ? 20%
- Avez-vous perdu votre goût ? – 20 %
- Vous sentez-vous malade ? – 40
- Avez-vous été en contact avec une personne ayant reçu un diagnostic de COVID-19 au cours des 14 derniers jours ? – 80%
Et la plupart (60 %) songent à rendre la désinfection des mains obligatoires pour accéder au bureau. Ils comptent aussi (88,89 %) instaurer des règles comme une limite d’employés dans des zones communes comme les ascenseurs, les cuisines, les salles de bain, etc. ou d’obliger les employés à désinfecter leur poste de travail en début de journée (88,89 %).
D’autres mesures comme d’imposer une distance de sécurité entre les employés (90 %) ou une politique excluant les voyages et la fréquentation de conférence pendant une période prolongée (70 %) sont envisagées. La plupart comptent mettre à disposition de leurs travailleurs du gel désinfectant (100 %), des masques (50 %) et/ou des gants (50 %).
Quant au temps qu’ils comptent respecter ces différentes mesures, les sondés sont incertains. « Nous ne voyons aucune clarté quant aux délais de ces questions jusqu’à ce qu’un vaccin soit réellement découvert, approuvé et produit en masse », souligne ainsi l’un d’eux.