D’ici 2028, 42 % de la richesse au Canada sera contrôlée par les femmes, comparativement à 35 % en 2016, selon Investor Economics.

Cette progression est imputable à plusieurs facteurs : comme l’augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail au cours de la dernière décennie et aux actifs que les femmes recevront en héritage au Canada, un transfert estimé à 900 milliards de dollars (G$) entre 2016 et 2026.

Malgré cela, les femmes doivent faire face à de nombreux défis pour atteindre l’égalité entre les sexes et l’autonomie financière.

« Au Québec comme ailleurs au Canada, la majorité des femmes font toujours face à des inégalités économiques qui affectent leur autonomie financière. Toutefois, il y a une embellie à l’horizon », commentait ainsi Sophie Sylvain, planificatrice financière chez Desjardins Gestion de patrimoine à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

Effectivement, les inégalités ne sont pas encore de l’histoire ancienne. Le revenu médian des Canadiennes est encore inférieur à celui des Canadiens, et ce, peu importe leur niveau de scolarité ou la région du pays où elles habitent.

Ainsi, si l’on étudie le revenu d’emploi médian par niveaux de scolarité des Québécoises de 25 à 65 ans travaillant à temps plein, on constate que les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes et ce, peu importe leur niveau d’étude.

Par exemple, pour les femmes ayant une scolarité primaire-secondaire, la différence de revenu avec leurs homologues masculins est de 25 %; pour celles possédant un diplôme professionnel ou collégial, la différence est de 23 %; et celle-ci augmente à 26 % pour les femmes possédant un baccalauréat.

Ces écarts ont un impact négatif sur l’épargne des Canadiennes et leurs droits de cotisation au REER par rapport aux épargnants de sexe masculin.

Cette tendance se voit également sur les rentes du RRQ. Les rentes versées aux femmes étaient 19 % inférieures à celles versées aux hommes en 2017. Cette différence peut notamment s’expliquer par leur revenu inférieur, ou d’éventuels retraits du marché du travail, par exemple pour des raisons familiales.

La planification, une façon d’inverser la tendance

Pour aider les femmes à obtenir leur autonomie financière, Sophie Sylvain souligne l’importance de la planification budgétaire, de la retraite et de la protection du patrimoine. Voici quelques conseils que vous pourriez donner à vos clientes pour leur rappeler l’importance de travailler avec un conseiller ou les aider à avoir davantage d’indépendance en matière de finance.

En matière de planification financière, Sophie Sylvain souligne que seules 23 % des femmes sont impliquées dans la gestion de leurs finances. S’impliquer davantage leur permettrait d’améliorer leurs connaissances financières, surtout que seules 31 % des Canadiennes estiment avoir de bonnes connaissances en la matière.

Sophie Sylvain conseille également aux femmes de se doter d’un plan financier personnalisé et d’avoir recours aux virements préautorisés. Faire affaire avec un conseiller pourrait également les aider à accroître leurs actifs cumulés, comme le démontre une étude de CIRANO.

En ce qui concerne la retraite, Sophie Sylvain estime qu’il est bon de recommander aux femmes qui peuvent se le permettre de reporter le versement de la rente du Régime de rentes du Québec, qui se verra bonifiée au-delà de l’âge de 65 ans.

Finalement, en matière de protection de patrimoine, Sophie Sylvain rappelle qu’il est judicieux de prévoir un testament pour protéger le conjoint survivant, qui est la plupart du temps la femme en raison de leur espérance de vie plus longue.