Selon les propos de Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, repris dans un article du quotidien anglais The Guardian, le système financier mondial soutiendrait des projets de production de carbone. À long terme, ces projets feront, selon lui, grimper la température moyenne mondiale à plus de quatre degrés au-dessus des niveaux préindustriels, soit deux fois plus que l’engagement pris lors de l’Accord de Paris.
Rappelons que lors de cet accord, les dirigeants mondiaux se sont engagés à maintenir l’augmentation de la température globale en dessous de deux degrés de plus par rapport aux niveaux préindustriels.
Une augmentation de quatre degrés de la température moyenne globale provoquerait une élévation du niveau de la mer de neuf mètres, ce qui affecterait jusqu’à 760 millions de personnes et causerait des vagues de chaleur et de sécheresses qui résulteraient par de graves problèmes d’approvisionnement alimentaire et l’extinction de la moitié des espèces animales et végétales locales.
Selon Mark Carney, les entreprises ont déjà obtenu du financement auprès des investisseurs des marchés mondiaux d’une valeur de 85 milliards de dollars américains (85 G$US) pour les actions et d’une centaine de milliards de dollars américains pour les obligations. Ces investissements maintiendraient le monde sur la trajectoire d’un réchauffement mondial catastrophique.
« Les objectifs sont là, mais la politique n’est pas encore cohérente avec la stabilisation des températures en dessous de deux degrés, a-t-il déclaré aux députés membres du Comité du Trésor de la Chambre des communes. Il y a des entreprises qui vont de l’avant, mais d’autres attendent que les politiques s’ajustent. »
En faire davantage pour l’environnement
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre estime que le système financier devrait donc accélérer ses efforts pour faire face à l’urgence climatique. Il ajoute que les entreprises qui refusent de prendre cela en compte courent certainement à leur perte.
Selon lui, les banques vont devoir être encore plus transparentes et seront obligées de divulguer leurs risques liés au climat dans les deux prochaines années. Il espère que davantage d’informations fera en sorte que les investisseurs décident de pénaliser les entreprises qui ne respectent pas assez l’environnement et de récompenser les autres.
Toutefois, Mark Carney affirme que les investisseurs seront obligés de soutenir les entreprises ayant une empreinte carbone importante étant donné l’ampleur de l’ajustement requis pour limiter la hausse de la température globale.