La modification apportée par le gouvernement fédéral au test de résistance au crédit hypothécaire, qui sera effective à compter du 6 avril prochain, n’apportera qu’une modeste augmentation du pouvoir d’achat, révèle un récent article d’Investment Executive.
À l’heure actuelle, le taux minimum admissible est le plus élevé entre le taux du contrat de l’emprunteur et le taux hypothécaire de référence à cinq ans de la Banque du Canada.
Après le 6 avril, le test sera basé sur les taux contractuels de tous les prêts hypothécaires assurés. Le nouveau taux minimum admissible sera donc le taux le plus élevé entre le taux contractuel de l’emprunteur et le taux hypothécaire assuré fixe médian hebdomadaire sur cinq ans, indiqué dans les demandes d’assurance hypothécaire, plus 2 %.
Ce changement rendra le test de résistance plus dynamique, puisque les taux contractuels sont fixés chaque semaine, explique Benjamin Tal, directeur général et économiste en chef adjoint de CIBC Economics, dans un rapport hebdomadaire.
Actuellement, ce nouveau calcul permettra aux clients de contracter un prêt hypothécaire légèrement plus important qu’avant étant donné les taux actuels et les prix des logements.
« Pour le ménage moyen de Toronto ayant un revenu d’environ 100 000 $, cela augmenterait d’environ 13 000 $ le montant qu’il peut emprunter, selon l’économiste de la RBC, Colin Guldimann, dans un rapport. Les emprunteurs ayant des revenus plus élevés ou des acomptes plus importants verraient le montant maximum de leurs prêts augmenter un peu plus. »
Ce changement équivaut donc à une amélioration de moins de 3 % du pouvoir d’achat, selon Benjamin Tal. « Les modifications […] ne changent pas la donne », ajoute-t-il.
Davantage de volatilité
Toutefois, cela pourrait exposer davantage les nouveaux acheteurs à la volatilité puisque les conditions du marché passent plus rapidement au nouveau taux de qualification.
« Bien que le nouveau test puisse abaisser la barre à partir d’avril, il pourrait rendre la qualification un peu plus difficile si les taux commencent à augmenter, comme ce fut le cas en 2018 », explique Colin Guldimann dans le rapport de la RBC.
Cette volatilité pourrait être plus marquée encore au printemps, l’époque où les acheteurs canadiens sont les plus actifs sur le marché du logement.
« En raison de la réaction rapide du nouveau test aux changements de taux, un changement de courte durée du taux à cinq ans, par exemple en février, aura un impact moins important sur le nombre d’emprunteurs admissibles qu’un changement de taux similaire en avril », note Benjamin Tal.
Cependant, à court terme, les taux ne devraient que peu fluctuer en raison des taux actuels et parce que les marchés sont entièrement tarifés pour une réduction [par la banque centrale] en juillet, assure Colin Guldimann.