Blackstone Group, Carlyle Group, Apollo Global Management et d’autres proposent désormais des produits qui permettent aux particuliers d’investir dans des prêts à des entreprises de taille moyenne. Si le rendement annuel de ces produits est particulièrement alléchant puisqu’il tourne autour de 8 % alors que les indices de rendement des obligations d’entreprises sont négatifs, ces derniers sont particulièrement risqués. La preuve, les grandes banques les évitent.
Un des risques majeurs du crédit privé est le manque relatif de liquidité. Alors que sur un marché public, les opérateurs peuvent vendre pratiquement quand ils le désirent, sur le marché du crédit privé, les prêteurs conservent généralement les prêts jusqu’à leur échéance. Ainsi, il est plus difficile pour quelqu’un de retirer son argent en cas de difficulté.
Les sociétés visent les investisseurs individuels
Ces nouveaux produits offrent une belle opportunité aux sociétés d’approcher les investisseurs autonomes, un marché dorénavant très convoité. On peut voir l’intérêt des sociétés de capital-investissement pour cette catégorie d’investisseurs dans les offres proposées.
Pour s’adresser à cette clientèle, Blackstone leur propose désormais des produits de fonds spéculatifs, des fonds d’investissement immobiliers privés et des fonds de prélèvement à long terme, des classes d’actifs historiquement limitées aux investisseurs institutionnels.
« Nous voyons l’opportunité d’investissement et nous pensons que la demande des investisseurs est là », a commenté Joan Solotar, responsable mondial des solutions de patrimoine privé chez Blackstone au Financial Planning.
Pour le moment ce marché représente près de 20 % des actifs gérés par Blackstone au deuxième trimestre, mais l’entreprise s’attend à ce que ce chiffre atteigne à terme 50 %.
Toutefois, tous les investisseurs autonomes ne sont pas visés, assurent les gestionnaires de fonds de capital-investissement. Ces derniers s’adresseraient essentiellement aux investisseurs plus fortunés et plus sophistiqués. Plusieurs demandent ainsi un investissement initial très haut pour s’assurer de cibler les investisseurs désirés.
D’autres, conformément aux règles de la Commission américaine des valeurs mobilières et des changes, offrent aux investisseurs ultra-riches, ou aux « acheteurs qualifiés », la possibilité de placer leur argent dans des fonds de crédit privé. Pour y accéder, il faut toutefois généralement posséder 5 millions de dollars ou plus d’investissements.
D’autres mesures ont été mises en place pour protéger les investisseurs autonomes. Les gestionnaires de fonds de capital-investissement et d’actifs alternatifs certifient par exemple s’assurer que leurs clients sachent dans quoi ils s’engagent. Surtout lorsqu’il est question de produits qui permettent d’investir dans des prêts à des entreprises de taille moyenne. On offre par exemple la possibilité de retirer l’argent investi à des moments fixes dans l’année.
Blackstone affirme avoir développé de l’information et faire preuve de transparence autour de la structure et des types d’investissements qu’elle propose. « Nous consacrons beaucoup de temps et de ressources à la formation des conseillers », souligne notamment Joan Solotar.