Les investisseurs considèrent que les facteurs ESG sont importants, mais ils font preuve de prudence lorsqu’il s’agit de la répartition des actifs de leur portefeuille, selon une nouvelle étude de Gestion de patrimoine TD.
La société a fait réaliser un sondage auprès de plus de 1 500 investisseurs canadiens aisés, jeunes et émergents afin de déterminer ce qu’ils valorisent, comment ils veulent soutenir leurs priorités en matière de durabilité et comment certains traits de personnalité influent sur les décisions d’investissement durable.
L’étude a révélé que 8 % des répondants investissaient actuellement dans des mandats et des stratégies d’investissement durable. Dans ce groupe, 91 % ont déclaré que l’investissement durable (ID) était important pour eux. Environ six répondants sur dix (62 %) ont déclaré avoir l’intention d’investir dans l’ID au cours des 12 prochains mois.
Cependant, environ la moitié (51 %) des investisseurs actuels et futurs en ID allouent moins de 25 % de leur portefeuille à des investissements durables ou ont l’intention de le faire. Seuls 17 % ont déclaré qu’ils alloueraient plus de 50 % de leurs portefeuilles à des investissements durables.
« Si presque tous les investisseurs déclarent que l’investissement durable est important pour eux, pourquoi leur comportement suggère-t-il le contraire ? », questionne l’étude.
Elle a constaté une différence en termes de questions ESG que les investisseurs trouvent importantes pour eux par rapport à celles qu’ils trouvent importantes en tant que stratégie d’investissement.
Par exemple, la protection de la vie privée et la sécurité des données sont les principales questions ESG (relevant de la gouvernance) citées par les répondants, 74 % d’entre eux ayant déclaré qu’elles étaient « très importantes. » Malgré cela, « ce n’est pas une question d’ID que les investisseurs seraient prêts à prendre en compte dans leurs portefeuilles » si un tel investissement existait, indique l’étude.
Après la protection de la vie privée et la sécurité des données, les autres questions d’investissement durable que les répondants ont jugées « très importantes » sont la gestion responsable de l’eau (70 %), la santé et la sécurité sur le lieu de travail (69 %), la sécurité des produits et les tests de qualité (67 %) et les droits de l’homme (67 % également).
Si les questions sociales représentent trois de ces cinq premières catégories, les questions environnementales se sont avérées être les plus importantes pour les investisseurs dans le cadre de leurs stratégies d’investissement. Il s’agissait des sources d’énergie propres (60 %), des émissions de carbone et autres gaz à effet de serre (53 %), de la biodiversité, de la protection des terres et de l’eau (46 %), de la gestion responsable de l’eau (44 %) et de la gestion des déchets (44 % également).
Selon l’étude, il existe des explications plausibles à la différence entre ce qui est important pour les clients et ce que sont leurs pratiques d’investissement réelles.
« L’une des [raisons] les plus logiques est peut-être que ce que les gens ressentent ne se traduit pas toujours par ce qu’ils font », indique l’étude. La science comportementale appelle cela le « fossé entre les paroles et les actes ».
Une autre possibilité est que les investisseurs qui ont déjà incorporé des mandats axés sur l’environnement dans leurs portefeuilles considèrent que ces mandats ont un historique de performance éprouvé par rapport aux mandats axés sur les questions sociales, « qui commencent tout juste à gagner en popularité », précise l’étude.
Une autre explication possible est que l’« effet de statu quo » pourrait être en jeu, à savoir que les personnes investies dans des fonds environnementaux peuvent déjà se considérer comme des investisseurs durables et ne voient donc pas la nécessité de se diversifier dans d’autres domaines de l’ID.
L’étude suggère que, pour élaborer la bonne stratégie d’ID pour les clients, les conseillers doivent leur parler d’un plus grand nombre de sujets que les seules questions d’ID qui sont importantes pour eux.
« Un processus de découverte approfondi qui comprend l’exploration des objectifs et de la tolérance au risque du client peut aider à orienter les recommandations potentielles d’investissement durable vers les besoins spécifiques du client, avance l’étude. [Ce n’est pas parce qu’une question est importante pour un client qu’il voudra l’intégrer à sa stratégie d’investissement. »
Le Groupe Maru a mené le sondage en ligne pour le compte de Gestion de patrimoine TD entre le 22 octobre et le 9 novembre 2021, en anglais et en français, avec une distribution géographique à travers le Canada.