Un homme d'affaire à un bureau serrant la main d'un client, alors que la femme de celui-ci signe des papiers.
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Selon les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), les nouveaux investisseurs choisissent de plus en plus d’entrer sur les marchés sans l’aide d’un professionnel.

La proportion de répondants qui travaillent avec un conseiller en services financiers a atteint son niveau le plus bas, soit 61 %, et est en baisse de huit points de pourcentage par rapport à 2020, révèle l’Indice ACVM des investisseurs 2024.

C’est dans la tranche d’âge des 35-44 ans que la baisse est la plus marquée, la proportion de personnes interrogées faisant appel à un conseiller étant tombée de 66 % en 2020 à 51 % en 2024.

La confiance des investisseurs envers les conseillers pour obtenir des informations sur les investissements a continué à diminuer, passant de 70 % en 2016 à 43 % dans la dernière enquête.

Les investisseurs se fient ainsi davantage aux médias sociaux pour obtenir des informations sur l’investissement. L’enquête indique que 53 % des investisseurs déclarent utiliser les médias sociaux pour obtenir des informations sur les placements, soit une hausse de 18 points de pourcentage par rapport à 2020.

« Notamment, 82 % des investisseurs âgés de 18 à 24 ans utilisent les médias sociaux, YouTube, Instagram et TikTok étant les choix les plus populaires dans ce groupe d’âge », rapporte l’enquête, ajoutant que 46 % ont déclaré avoir rencontré des opportunités d’investissement sur les médias sociaux, en hausse de 17 points par rapport à 2020.

Et les investisseurs sont de plus en plus nombreux à investir par eux-mêmes.

L’enquête révèle que 45 % des investisseurs ont déclaré avoir un compte d’investissement individuel et que 30 % d’entre eux ont ouvert leur premier compte au cours des deux dernières années. La principale raison invoquée par les investisseurs pour justifier leur choix est qu’ils aiment gérer leur propre argent (31 %). « Les investisseurs réguliers [et] ceux qui ont des connaissances approfondies sont les plus susceptibles d’aimer gérer leurs propres investissements », note l’enquête.

Les investisseurs qui utilisent des services d’investissement direct sont largement satisfaits de leur expérience. Seuls 5 % d’entre eux ont admis que leurs investissements n’avaient pas été fructueux, tandis que 57 % ont affirmé qu’ils avaient été en grande partie ou entièrement fructueux.

« La façon dont les Canadiens recherchent et gèrent leurs investissements continue d’évoluer, de plus en plus d’investisseurs recherchent des informations sur les médias sociaux et se tournent vers l’investissement [direct] », commente Stan Magidson, président des ACVM et directeur général de la Commission des valeurs mobilières de l’Alberta, par voie de communiqué.

L’essor de l’investissement sans professionnel ne semble pas être une répudiation des conseillers. Seulement 2 % des personnes interrogées n’accordent pas d’importance aux conseils et 4 % ne font pas confiance aux conseillers, tandis que 11 % jugent les conseils professionnels comme étant trop chers.

En outre, la proportion d’investisseurs disposant d’un portefeuille d’au moins 100 000 $ et faisant appel à un conseiller est restée pratiquement inchangée par rapport à l’enquête précédente.

Une autre évolution révélée par l’enquête est l’augmentation des tentatives de fraude à l’investissement, après des années de déclin.

Près du quart (23 %) des personnes interrogées ont déclaré avoir été confrontées à des investissements potentiellement frauduleux, soit une augmentation de cinq points par rapport à 2020.

« Alors que la fraude à l’investissement a diminué dans les groupes démographiques plus âgés depuis 2006, la fraude déclarée a doublé dans presque tous les autres groupes d’âge », indique le rapport, qui précise que les investisseurs âgés de 18 à 24 ans ont connu la plus forte augmentation déclarée.

L’enquête a été réalisée en mars par Innovative Research Group auprès d’un échantillon de 7 215 adultes.