Les marchés des actions connaissent de fortes baisses en raison des mouvements de panique liés principalement au coronavirus. Le problème c’est qu’à mesure que les ventes s’accélèrent faisant chuter le marché, les personnes ont de plus en plus de mal à gérer les pertes ce qui les amène à vendre au mauvais moment.
Intégrer la gestion des risques dans la conception d’un portefeuille peut aider à contenir cette situation, estime Martin Pelletier gestionnaire de portefeuille chez TriVest Wealth Counsel dans un article du Financial Post.
En gérant la volatilité à court terme, cela améliore la structure des rendements et limite ces chutes. Pour cela, deux facteurs essentiels sont à considérer, car ils minimisent la volatilité initiale et contribuent donc à empêcher l’aversion aux pertes de s’installer et de faire des ravages dans un portefeuille, note-t-il.
Évidemment la diversification est la solution idéale pour éviter d’être trop impacté par la chute des actions, mais certains produits seraient plus intéressants que d’autres pour déployer cette stratégie, notamment les obligations d’État.
Beaucoup ont évité d’intégrer ce type d’obligations à leur portefeuille en raison de leur faible rendement. Les gestionnaires ont ainsi privilégié les portefeuilles composés d’actions et de liquidités avec peu ou pas de revenus fixes. Sauf que, lors des corrections du marché, les liquidités restent stables, alors que les obligations d’État se redressent protégeant ainsi les portefeuilles contre les baisses à court terme.
Depuis 2009, TriVest Wealth Counsel a calculé qu’un portefeuille entièrement composé d’actions a gagné 12,9 % sur une base annuelle, un portefeuille 70/30 en espèces 9,5 %, tandis qu’un portefeuille 70/30 en obligations a gagné 10,4 %. Mais, si l’on examine le ratio de Sortino, qui mesure le rendement ajusté au risque d’un actif d’investissement, le portefeuille obligataire 70/30 a gagné 1,97, soit 19 %, de plus que le portefeuille d’actions et de liquidités 70/30, qui a gagné 1,66, remarque Martin Pelletier.
En raison de l’évolution des obligations, il est peut-être déjà trop tard pour les gestionnaires qui ne les ont pas encore adoptés de le faire, toutefois d’autres tactiques de rééquilibrage pourraient les aider comme en plaçant une partie de l’excédent de liquidités sur le marché ou le maintien d’une position serrée jusqu’à ce que la situation se stabilise.
Pour ceux qui sont totalement dans les actions, Martin Pelletier conseille de ne pas paniquer. Il rappelle ainsi qu’en moyenne, le S&P 500 subit des corrections de 5 % ou plus au moins trois fois par an. Évidemment, il s’agit d’une moyenne, certaines années connaissent donc plus de baisses et d’autres n’en connaissent aucune, laissant ainsi l’impression que « cette fois c’est différent », mais c’est faux.
Si le coronavirus aura un impact important sur l’économie, TriVest Wealth Counsel estime que cela n’aura pas l’ampleur du krach de 2008 car les banques centrales assurent la circulation ordonnée des capitaux et de l’argent sur les marchés.
Et lorsque les choses se stabiliseront, Martin Pelletier conseille aux gestionnaires de portefeuille de garder en tête cet épisode et de se rappeler que les obligations permettent d’atténuer les dégâts et donc de ne pas les ignorer lors de la construction de leurs portefeuilles.